Diabaté Mamady I, Inspecteur Géneral au ministère de l’Industrie et des PME : « nous sommes un service transversal voire même tentaculaire »

Diabaté Mamady I, Inspecteur Géneral au ministère de l’Industrie et des PME : « nous sommes un service transversal voire même tentaculaire »

    
Notre rédaction a récemment rencontré M.  Diabaté MAMADY I, PhD en Commande Intelligente et Automatisation, Inspecteur Général au Ministère de l’Industrie et des PME.
Avec lui, dans son bureau situé au coeur de Kaloum, nous avons abordé des thèmes liés à son service qui joue actuellement un rôle non négligeable au sein du département de l’industrie et des PME. Ce haut cadre incarnant un stock culturel très avancé avec un cocktail de patriotisme  a estimé que si « les  lois, les principes, bref les textes sont respectés sans complaisance dans notre pays », dit-il:  » la Guinée sera un paradis. »
Par ailleurs, il n’a pas tari d’éloges envers  son ministre, Tibou Kamara qui insiste-t-il est : » sensible et qui est à l’écoute de tous. » !
Pour commencer, dites-nous quels sont vos domaines d’intervention ?
Merci pour la question, vous voulez dire quel est le mandat de l’Inspection Générale. Je commencerai par vous dire que l’Inspection est un service d’appui et qui est placé sous l’autorité directe de M. le Ministre de l’Industrie et des PME. Son mandat est le contrôle interne et externe ainsi que de veiller sur le bon fonctionnement de tous les services centraux du département. De même que les entités placées sous tutelle du ministère de l’Industrie et des PME.
Votre service sert d’interface entre le ministère et les partenaires, est-ce que vous pouvez apporter plus d’éclaircissements à nos lecteurs ?
Merci pour la question. Il y a un trait d’union entre le département et ses partenaires. Les partenaires sont les unités industrielles, les petites et moyennes entreprises, les PMI et certains groupements d’intérêt économique. A savoir certains groupements de femmes qui font l’entreprenariat des femmes et de jeunes qui font l’entreprenariat des jeunes. A noter, certes, qu’il y a une certaine complémentarité, une certaine synergie entre les différents départements de gouvernement.
Nous sommes là à accompagner tous les investisseurs nationaux et étrangers à travers tous les services compétents du département mais aussi à les conseiller et à procéder à l’orientation de ces investisseurs. Il se trouve que ces investisseurs peuvent trouver des problèmes d’ordre administratif, technique et même sécuritaire. C’est là où l’inspection intervient. L’inspection est un service transversal voire même tentaculaire.
L’inspection a son domaine d’intervention à travers tous les services centraux du département. Nous avons la vocation non seulement d’accompagner tous les industriels ou investisseurs, aussi veillé sur le bon fonctionnement des services de départements dans l’exercice de leur mission au niveau de ces entreprises.  C’est ce qui définit exactement l’interface entre l’inspection et les partenaires.
Dr Diabaté, dites-nous les projets phares que vous avez réalisés depuis votre arrivée à la tête de l’Inspection.
Une question très intéressante. L’inspection depuis sa création au niveau du ministère de l’Industrie depuis en 2014, nous avons eu à élaborer des plans d’action très intéressants. J’apprécie surtout, les plans d’action qui ont amené l’inspection à répertorier tous les sites industriels qui ont été occupés par certains promoteurs sans leur mise en valeur. Ces sites qui ont été occupés par certains promoteurs et réorientés des activités contraires aux activités primaires.
L’inspection a pu découvrir les sites occupés par les promoteurs, au lieu de faire une activité industrielle, c’est un garage mécanique que vous voyez, un centre commercial ou des clôtures sans aucune activité. Par conséquent, l’Inspection a pu déceler ce manquement et a fait une liste pour répertorier tous ces sites. Cette liste a été exploitée conjointement par le ministère de l’industrie et le ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire.
Au-delà de cette enquête capitale, l’inspection a eu à s’investir dans la protection des unités industrielles où les chefs d’entreprises sont souvent victimes d’arnaque ou d’injustice, visites non justifiées et qui n’ont rien avoir avec ces soi-disant missionnaires.
Au-delà de ces interventions de protection, l’inspection s’est investie profondément dans l’apaisement et la réconciliation, surtout la résolution de contentieux entre certains coutumiers et nos promoteurs, entre les travailleurs et les chefs d’entreprise avec l’appui de l’inspection générale de Travail.
Nous nous sommes aussi investis à gérer certaines crises telles que certains accidents de travail avec mort d’hommes, les missions d’inspection pour dénicher les clandestins, les missions d’évaluation et d’état des lieux,…. Toutes ses compétences sont à la charge de l’Inspection en vue de procéder à la régularisation et à la formalisation des activités industrielles dans notre pays. Voilà certaines actions que nous avons menées.
Dr. Diabaté, il y a des sites industriels clandestins qui émergent çà et là sur le territoire national, est-ce que l’inspection s’y intéresse ?
On a déniché beaucoup d’implantations clandestines. Il n’y a même pas longtemps on vient de dénicher un promoteur qui a son produit sur le marché ; mais, nous n’avons pas pu découvrir l’implantation. Avec certains moyens, nous parvenons à dénicher certaines industries qui sont clandestines.
Moi-même, personnellement, il m’arrive à dénicher certaines industries de ce genre. Avec les moyens de bord, nous parvenons à les dénicher mais je vous avoue que nous n’avons pas pu dénicher l’ensemble de ces industries clandestines mais nous parviendrons.
M. l’inspecteur, récemment, les images selon lesquelles les guinéens ont été séquestrés par les chinois dans une unités industrielles à Forécariah ont circulé sur la toile, parlez-nous de cela.
Il semblerait, je parle au conditionnel parce que jusqu’à présent, je n’ai pas de preuves. J’ai vu sur les réseaux sociaux comme vous qu’ils ont été séquestrés. Mais je ne peux pas me prononcer parce que je n’ai aucunement de preuves. Et le problème ne m’a pas été confié officiellement par mon cabinet.
Qu’en est-il sur l’envahissement du marché par les sachets d’eau à vendre ?
Franchement, je vous parle en tant que professionnel industriel car j’ai en ai travaillé avec certaines grandes industrielles en Asie. L’affaire de l’eau en sachets est une affaire sérieuse. Techniquement et professionnellement, les conditions de fabrication ne sont pas respectées95%. Et c’est là où tu verras que ces chefs d’entreprises, ne connaissent même pas le processus de traitement et l’utilisation d’une station d’eau.
Ils ne savent même pas la différence entre le plastique qui doit-être utilisée comme emballage et le plastique qui doit être utilisé comme simple plastique pour les marchés. Ils ne savent même pas qu’il y a un certificat d’alimentarité et les différentes stations de traitement avec des caractéristiques standards. Ce n’est pas n’importe quel emballage qu’il faut utiliser pour mettre les produits alimentaires.
Et je ne vois aucune unité industrielle qui utilise un plastique biodégradable. Et ça fait des impacts néfastes sur la santé si l’emballage n’est pas qualifié.  Il faut signaler également qu’il y a des impacts négatifs sur l’environnement si l’emballage n’est pas biodégradable. Vous qui êtes des journalistes, il faut que vous interpelliez l’autorité qu’il ait une commission interministérielle car l’alimentaire doit avoir un domaine de compétence large.
Nous, techniquement on peut intervenir mais l’eau relève d’un autre domaine de compétence qui est le ministère de l’Hydrauliques. Les qualités de plastiques ou d’autres emballages relève de certains services tels que le contrôle de qualité, l’institut de normalisation.
Il faut une synergie d’action avec la participation de la presse pour informer la population et sensibiliser les producteurs d’eau. Seule une commission ad hoc interministérielle peut traiter ce sujet. Je compte sur l’implication des autorités.
Quels sont les acquis de la troisième république dans le domaine industriel ?
Ça se passe de commentaires. Moi quand je venais en Guinée en 2014, j’ai commencé au ministère de l’Industrie. Et difficilement je venais dans la zone industrielle pour travailler.  J’ai une liste des unités industrielle en activité, ça dépasse une cinquantaine aujourd’hui.
Personnellement, j’ai été saisi par mon ministre pour gérer les crises entre les travailleurs et les industriels, ça m’a permis de constater qu’effectivement il y a eu l’emploi, le développement du tissu industriel et ce qui me rend fière.
A titre illustratif, prenez Topaz qui a le meilleur plastique et qui est même leader au marché de l’Afrique Occidentale. J’ai été contacté par certains promoteurs d’ailleurs qui demandaient effectivement les produits de Topaz. C’est une fierté, çà c’est Made in Guinea.
Abordant le volet des perspectives, personnellement je vais parler en tant que citoyen pas inspecteur. Ce qui manque à notre pays, c’est l’application des lois et principes. Si nous mettons du sérieux dans ce que nous faisons, je pense que nous serons un modèle en Afrique occidentale, en Afrique et pourquoi pas au niveau mondial.
Cela, en m’appuyant avec tout ce que j’ai comme expériences professionnelles, comme cursus académique. Je pense qu’il manque dans notre pays l’organisation et le sérieux dans la quasi-totalité du secteur Public et Privé. Mais si la vertu humaine, les lois, les principes et les textes sont respectés, il n (y a ni affinité ni complaisance ni la promotion de la médiocrité, nous pouvons transformer ce pays en petit paradis.
Pouvez-vous nous dire depuis l’arrivée du ministre Tibou Kamara à la tête de ce département, ce qu’il a pu changer ?
Bon, il faut avouer qu’il vaut mieux travailler avec quelqu’un qui a la vision. Aux Etats- Unis, ce n’est pas les grands diplômes qui comptent mais le résultat. Tu peux on te met, tu ne peux pas on ne te met pas. Et l’on ne te demande pas comment il faut atteindre l’objectif. Ne dis pas que j’ai trouvé un obstacle ou je vais cogner la tête. Il faut savoir contourner l’obstacle et atteindre l’objectif.
Les réformes engagées et l’acquisition de la logistique ont permit non seulement a avancer certaines orientations assignées au Département.
Je commence par l’administration centrale, c’est la première fois qu’on a eu une facilité d’avoir beaucoup d’engins roulants nous permettant d’accomplir notre mission et nous permettant d’atteindre nos objectifs.
Ce qui me plait, c’est un ministre qui est sensible et il est à l’écoute de toutes les sollicitudes relatives au bon fonctionnement du département. Il est prêt à écouter afin que tu sois satisfait. Ça c’est un atout. En ce qui concerne le développement du tissu industriel, Toutes les procédures sont respectées afin que tous les dossiers soient diligentés.
Pour finir, quel que soit un problème qu’un industriel pose ou un contentieux, il est là à appeler ses cadres surtout son inspecteur pour trouver un compromis. C’est pourquoi, depuis qu’il est là, on parvient à trouver des solutions à beaucoup de contentieux tant au niveau des zones industrielles qu’au niveau des promoteurs.
En fin, je dirai qu’il faut que les gens abandonnent toutes les considérations. Il faut mettre en tête comment on peut amorcer un développement harmonieux pour le bien-être et le bonheur des guinéens.
Interview réalisée par une équipe multimédias, partenaire au Ministère de l’industrie et des PME 
Source :leverificateur.net