Dans la soirée du lundi 08 août 2022, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation en l’occurrence Monsieur Mory CONDÉ a travers un arrêté, annonce la dissolution du Mouvement Citoyen dénommé Front National pour la Défense de la Constitution en abrégé FNDC.
Dans cet arrêté, à l’instar des motifs qui diabolisent le combat du FNDC et ses membres, le ministre le qualifie de groupement de faits. C’est-à-dire un groupement de de circonstance.
Rappelons :
Le FNDC est un Mouvement Citoyen créé le 14 octobre 2019 par des organisations de la société civile et les partis politiques légalement constitués en République de Guinée, avec pour objectifs :
S’opposer énergiquement à la modification de la constitution de 2010 par le régime de Monsieur Alpha Condé ;
Participer activement à l’instauration d’une véritable démocratie en République de Guinée.
Ce Mouvement sans pacifique, à tenu tête à travers les mobilisations Citoyennes au régime de Monsieur Alpha Condé jusqu’à ce que le CNRD s’invite dans son combat le 05 septembre.
Mais avant de répondre à l’interrogation ci-dessus, je vais d’abord définir ce que signifie un mouvement citoyen.
Par définition, un Mouvement Citoyen est un cadre d’action pour des jeunes et des femmes avec pour objectifs est de bâtir une nouvelle citoyenneté centrée sur les idéaux de démocratie, de responsabilité, de justice, de transparence, de solidarité, de lutte contre la pauvreté et pour un cadre de vie meilleur. Pour impulser cette dynamique de citoyenneté active, le Mouvement peut avoir l’ambition de s’étend dans différents quartiers, villes et villages du pays.
Du point de vue historique, ce type mouvement à vu jours dans le monde pendant les années 1980 avec le terme de citoyen international, engagé dans la mise en œuvre de la conception pluridimensionnelle du développement en mettant de l’avant quelques grands critères pour appuyer ou animer des projets.
Les organisations de cette mouvance sont nées en Afrique dans années 1990 pour dénoncer avec véhémence la dictature dans certains État où l’impact du capitalisme néo libéral dans d’autres.
Dans la sous région nous pouvons par exemple citer le balais citoyen du Burkina, Ya en a maar au Sénégal…..
En 2017 en France, on peut citer les gilets jaunes par exemple.
Ils effet guidées généralement des lignes directrices communes comme:
Faire la promotion de la démocratie, l’État de droit et les droits de l’homme ;
Soutenir des projets qui favorisent le développement d’organisations populaires ;
soutenir des projets qui favorisent la promotion collective des femmes et des jeunes ;
Miser sur des projets capables de susciter des alternatives économiques ;
Miser sur des Projets qui mettent de l’avant une gestion populaire de l’environnement… .
Les mouvements Citoyens n’ont pas généralement besoin d’agrément pour exister. Car étant des mouvements de masse populaire, ils n’ont souvent que des leaders connus de tous en qui il reçoivent des consignes.
Pour bien répondre à l’interrogation de savoir qui du FNDC et du CNRD est légal et légitime, il est nécessaire de procéder à une comparaison des deux structures, en se posant cette question : le FNDC, le CNRD sont-ils légaux pour exercer en République de Guinée ?
Concernant le FNDC, je l’ai tantôt signifié ci-dessus que c’est un mouvement citoyen créé par des entités légalement constituées pour défendre la constitution de 2010 et participer à l’instauration d’une véritable démocratie en République de Guinée. Ce qui signifie qu’il n’a pas besoin d’agrément pour exister et exercer.
Parlant du CNRD, qui est une organisation non connue de par sa composition, il peut être considéré comme un ensemble de personnes organisées ayant pour but de conquérir et de gérer le pouvoir politique par la force en violation flagrante des lois et principes internes et internationales, régissant la procédure d’acquisition du pouvoir politique ainsi que de sa gestion. Ce qui de facto permet de constater son caractère de fait, car n’ayant juridiquement la qualité d’organisations légale en matière de conquête et d’exercice du pouvoir politique. D’où également le terme organe de transition, mettant ainsi la Guinée dans une situation d’exception.
Donc du point de l’égalité au regard du droit interne et international, le FNDC peut être considéré dans ce cas précis comme un légal.
Du point de vu légitimité, il faut rappeler que le FNDC, de par sa composition, bénéficie d’un large soutien des militants des entités qui là compose, ainsi que des sympathisants et militants qui partagent sa vision. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis dans un passé récent de faire des mobilisations grandioses tant à l’interne qu’à l’international.
En ce qui concerne le CNRD il faut rappeler qu’après avoir capturé monsieur Alpha Condé le 05 septembre, pour se faire légitimer avait emprunter l’axe le prince, fief traditionnel du FNDC, bénéficiant ainsi d’un bain de foule des militants pros démocratie.
Aujourd’hui et de façon concrète, on ne peut pas affirmé la légitimité du CNRD étant donné que l’opinion est composée en grande partie des mécontents et des pros.
Pour terminer, je voudrais dire au ministre Mory CONDÉ ainsi les ministres du gouvernement de faits du CNRD qui ont, a un moment donné de l’histoire défendu le drapeau du FNDC de faire une introspection cognitive pour enfin tirer des conséquences positives vis-à-vis du peuple qu’ils ont défendu lors des manifestations du même FNDC.
Au ministre Mory CONDÉ de bien vouloir être vigilant avant d’apposer sa signature sur des documents qui peuvent étonné le monde intellectuel.
KOIVOGUI DOBO,
SECRÉTAIRE POLITIQUE de l’UDG.