En Grèce, dans le fleuve Evros, qui symbolise la frontière terrestre avec la Turquie, une jeune femme originaire d’Afrique a été retrouvée morte, tuée par balle, au cours du week-end. Selon les informations officielles de la police grecque, elle appartenait à un groupe de migrants qui tentaient, sur un bateau en plastique, de rejoindre la Grèce depuis la Turquie voisine. Ce décès violent intervient dans un contexte de refoulements réguliers des demandeurs d’asile en provenance de Turquie.
Les premiers éléments de l’autopsie, relayés par la police grecque, indiquent que la jeune migrante africaine a été tuée par une balle tirée à bout portant. Une information médicale qui interroge sur les explications officielles, qui elles, évoquent un échange de tirs entre garde-côtes grecs et turcs.
Le journal d’opposition Efsyn estime de son côté « douteux » que la balle puisse avoir été tirée par un passeur, car il est devenu très rare que ceux-ci prennent place dans les bateaux aux côtés des migrants. Et le quotidien grec de se demander s’il ne s’agirait pas là d’une « éventuelle opération de retour informelle » menée par les autorités grecques. Un refoulement, donc, qui aurait mal tourné.
Ces refoulements sont en effet monnaie courante. Début avril, un rapport de l’ONG Human Rights Watch accusait à nouveau Athènes de mener régulièrement ce type d’opérations. Notamment « envers des Afghans » – qui, à l’instar des Ukrainiens par ailleurs accueillis – fuient pourtant, eux aussi, souligne l’organisation, « la guerre et la violence ».
Plusieurs ONG soulignent aussi qu’en parallèle des garde-côtes, la Grèce se sert également de migrants pour accomplir ces refoulements, en échange de la promesse de passeports.
Avec RFI