Elle avait à l’époque provoquée l’exil paniqué de centaines de milliers de jeunes hommes. En Russie, la « mobilisation partielle » décrété le 21 septembre dernier par Vladimir Poutine est officiellement terminée, sans que la population russe soit pour autant rassurée.
Elle avait commencé il y a deux mois dans la confusion, sans que l’on sache vraiment qui était mobilisable et qui ne l’était pas, combien de personnes étaient potentiellement concernées et qui en serait exempté. Aujourd’hui, la « mobilisation partielle » est en train de s’achever dans la même impression de flou total.
Fin octobre, le ministère de la Défense avait déjà annoncé la fin de la mobilisation. Mais il s’était assez vite avéré que dans les faits, de nombreux hommes russes continuaient d’être convoqués dans les « voïenkomat », les bureaux de recrutement de l’armée. Le porte-parole du Kremlin avait alors mis cela sur le dos de « l’inertie » de la machine bureaucratique, rappelle notre journaliste Léo Vidal-Giraud.
Ce vendredi, en marge des célébrations de la fête nationale russe, Vladimir Poutine a déclaré que 318 000 personnes avaient déjà été mobilisées. Plus que l’objectif officiel de 300 000, grâce selon lui à un afflux de volontaires dans les bureaux de recrutement. Mais c’est beaucoup moins que le nombre réel de conscrits, affirment plusieurs ONG russes qui en décomptent près de 500 000. Et pour nombre d’organisations, la mobilisation va en réalité continuer, de façon dissimulée, sous couvert de l’appel au service militaire qui doit bientôt débuter en Russie.
Alors qu’une centaine de mobilisés auraient déjà été tués en Ukraine, pour ces ONG, le mot d’ordre reste le même : ne répondez jamais aux convocations, n’allez pas au « voïenkomat ».
Avec RFI