Guinée:Mamady Youla, a-t-il sa Raison D’être dans La 3ème République Au Regard Des Multiples Décrets De L’exécutif Sans Qu’il Ne Soit Consulté?

Guinée:Mamady Youla, a-t-il sa Raison D’être dans La 3ème République Au Regard Des Multiples Décrets  De L’exécutif Sans Qu’il Ne Soit  Consulté?

Depuis que Mr Mamadi Youla, a été nommé par décret du Président de la République Chef du Gouvernement, aucun Ministre de la République ne l’a saisi pour déposer sa démission, par le fait qu’il soit leur responsable direct, c’est l’à toute la problématique au niveau de la Primature guinéenne.

A noter, que la Constitution Guinéenne reconnait la qualité de  M. Mamadi Youla,  Premier Ministre Chef du Gouvernement, mais hélas, dans les faits et puis, dans la pratique des prérogatives  Constitutionnelles, il est  loin et très loin de l’être.

Pour rappel, l’article 53 alinéas 1 et 3 de la Constitution dispose que « Le Premier Ministre propose au Président de la République la structure et la composition du gouvernement.

Le Premier Ministre est responsable devant le Président de la République»

Or, ces dispositions pertinentes susvisées n’ont jamais été observées par le Pouvoir exécutif ni par nomination et ni par révocation par Décret d’un ou des Ministres de la République, après consultation du Premier Ministre Chef du Gouvernement.

Par contre, les acteurs politiques dits de l’opposition républicaine plurielle, de la Société Civile dans son ensemble et des Organisations dites de Défense des Droits Humains et des Peuples, acquiescent malheureusement,  au jour le jour une telle inobservation de la Constitution par l’Exécutif sans aucune réaction de fermeté et de condamnation d’une telle pratique anti constitutionnelle. Et pire, et de surcroit, la Cour Constitutionnelle n’a jamais daignée  rappelée à son Excellence Monsieur le Président de la République à se conformer aux dispositions pertinentes des alinéas 1 et 3 de l’article 53 de la Constitution.

A partir du moment où le premier responsable de la Cour Constitution, a pris soin de faire reprendre de droit la prestation de serment à son Excellence Monsieur le Président de la République courant 2015, les 9 membres de ladite Cour doivent faire autant, parce que dans le premier cas, la Cour n’a été saisie par qui ce soit, elle s’est auto saisie d’office pour respecter et faire respecter l’article 35 de la Constitution.

Certes, la Cour Constitutionnelle est et demeure la 1ère Conseillère des Institutions Républicaine, Constitutionnelle, et les autres Organes de l’Etat, en matière d’interprétation des dispositions Constitutionnelles, les autres organes de l’Etat et du Règlement intérieur des dites Institutions. C’est pourquoi, il est important que la gardienne de la Constitution joue pleinement sa partition et dans la loyauté au temps que faire se peut.

En réalité, tout porte à croire que Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement ne jouit d’aucune de ses prérogatives constitutionnelles, en sa qualité de « Responsable » direct des Ministres du Gouvernement de la République, l’exécutif ne fait que des Décrets de nomination et de révocation des Ministres sans que les projets ne soient déposés par ses soins, quelle explication plausible peut –on donnée à une telle pratique anti constitutionnelle ?

En revanche, et si Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement, se voit dans l’impossibilité d’imprimer sa suprématie, son autorité et ses prérogatives Constitutionnelles, prévues aux articles 52, 53, 55 et suivants, il fera mieux de présenter sa démission à son Excellence Monsieur le Président de la République,  pour toutes fins utiles que de droit, ce ne sera que saine justice et pour la première fois dans la 3ème République.

Quand aux acteurs de la Société dans son ensemble, de la classe politique, notamment de l’opposition plurielle, des Organisations dites de défense des Droits Humains et des Peuples et du Syndicat, doivent œuvrer inlassablement à l’encrage démocratique, à la  promotion de l’Etat de droit et à la dignité humaine, au respect de la Constitution, des lois et des règlements qui régissent le mode  de fonctionnement d’une Nation.

On ne cessera jamais d’interpeler, les Organisations de la Société civile guinéenne dans son ensemble, à sursoir à toute initiative allant dans le sens  de la création d’un prétendu Gouvernement d’ouverture, qui ne fera que augmenté les maux dont nous souffrons et continuons de souffrir, tels que , l’impunité, l’insécurité, l’incivisme, la mal gouvernance, le détournement des derniers publics, la gabegie financière, les parrainages des Ministres de la République, des hauts cadres de l’Administration publique, parce que l’Etat à vrai dire  est absent à tous les niveaux de commandement en matière de prise de décision dans l’intérêt supérieur de la Nation guinéenne.

En guise de rappel, les gouvernements de large ouverture, de consensus, de transition, d’union nationale et du prétendu ouverture proposé par une frange de la Société civile, n’ont rien servis et ne servirons à rien au regard des différents résultats médiocres dont ils ont fait preuve dans l’arène politique guinéenne, car on ne fabrique pas la roue, les guinéens n’ont  besoin que l’application stricte de la Constitution par les gouvernants surtout.

Pour terminer, si les Organisations de la Société Civile guinéenne, voudraient un véritable changement de comportement des gouvernants, devraient  en  toute sincérité,  exiger l’application stricte des dispositions de l’article 36 de la Constitution, sur la déclaration écrite des biens sur l’honneur du Président de la République, des Ministres entrant et sortant et les Présidents des Institutions constitutionnelle, y compris la Cour Constitutionnelle ….

Nous en sommes certains, que c’est en cela qu’on peut tenter d’avoir un début d’espoir pour impulser une autre dynamique du développement plus cohérente et plus constructive, qui pourrait  éventuellement déboucher sur la création d’emploi et la répartition équitable de la richesse nationale, gage de la paix et de la quiétude sociale.

Que Dieu le tout puissant bénisse  et  protège la Guinée.  Amen !

 

Alfousseny  MAGASSOUBA  

D.P  Kuru kan fuga, Tel : 657 20 72 59  / 628 61 71 39