Avec au moins 306 morts, le bilan ne cesse de s’alourdir après de violentes pluies qui ont duré plusieurs jours dans la province du KwaZulu-Natal. Sur place pour constater les dégâts mercredi 13 avril, le président Cyril Ramaphosa est allé à la rencontre des familles endeuillées.
Trevor s’évertue à garder le sourire, malgré tous ses malheurs. Aucune vie n’a été perdue dans sa famille, et ce n’est pas passé loin : un glissement de terrain a failli emporter sa maison.
« Lundi soir, j’étais dans ma chambre en train de regarder la télé quand on a entendu un gros bruit. J’ai ouvert la porte pour jeter un œil : la cour de devant avait disparu, il nous restait que deux marches, puis le vide. C’est la première fois que ça arrive et c’est effrayant. On a eu de fortes pluies dans le passé, mais pas comme celles-ci », explique-t-il.
Comme beaucoup de Sud-Africains, Trevor n’a pas d’assurance. Toutes les réparations devront être payées de sa poche. Les dégâts dans toute la province du KwaZulu-Natal sont considérables, explique Shamlin, qui préside un groupe de surveillance citoyen dans une commune du littoral. « Des maisons ont été emportées, des conducteurs ont été emportés, des voitures ont été bloquées dans la boue, il y a eu des glissements de terrain. Et on n’est qu’au deuxième jour. Plus ils vont nettoyer, plus on risque de constater les dégâts et découvrir des corps », déplore-t-il.
Sur les réseaux sociaux, les familles donnent leur numéro de téléphone pour aider à retrouver des proches, dans l’espoir que les absents soient allés se mettre à l’abri.
Le calme revient petit à petit à Durban
Le Président Cyril Ramaphosa était dans la région pour constater les dégâts ce mercredi. Une météo plus clémente a permis à la ville de Durban et ses alentours de commencer à souffler. C’est la dernière nuit de patrouille pour les brigades citoyennes qui ont gardé l’entrée de la voie rapide qui borde l’océan indien. La route devrait rouvrir, mais elle était fermée après avoir passé plusieurs jours sous les eaux. Des conteneurs ont flotté là avant de s’échouer sur la route. Le président Cyril Ramaphosa a d’ailleurs survolé ces zones industrielles où les conteneurs ont été éparpillés par le courant comme du bois mort sur la plage. Une image impressionnante qu’il a prise en photo.
Malgré quelques axes routiers bloqués, la circulation est possible, l’aéroport est resté ouvert. Le département provincial de la gouvernance coopérative appelle à rester patient, les services municipaux comme l’électricité, l’eau et le ramassage des ordures ont repris par endroits mais les équipes sont extrêmement sollicitées. C’est aussi le cas des morgues dont les véhicules mortuaires viennent à manquer pour aller chercher les corps, c’est la police qui doit s’en charger par endroit. Il faut faire vite puisque la pluie doit revenir dès vendredi et pour cinq jours.
Avec RFI