Me Kabèlè Camara : « Avec le RGD, c’est la solidarité nationale qu’il faudra développer »

Me Kabèlè Camara : « Avec le RGD, c’est la solidarité nationale qu’il faudra développer »

Le parti du Rassemblement Guinéen pour le Développement (RGD) a tenu sa septième Assemblée Générale ce samedi 14 décembre 2018 à son siège à Bonfi. Ladite Assemblée générale du parti  a regroupé des centaines de militants,  venus  pour manifester leur adhésion audit parti.
Au sortir de la séance, le président  du Rassemblement Guinéen pour le développement (RGD) Me Abdoul Kabèlè Camara a tenté d’expliquer quelques résultats enregistrés à  près de deux mois du lancement du parti. Il s’est aussi exprimé sur la crise qui mine actuellement le secteur de l’éducation guinéenne où il interpelle le gouvernement et syndicats à un dialogue constructif.

Africanewsmag : Bonjour Monsieur le président !

Me Kabèlè : Bonjour !

Vous n’êtes plus à présenter aux Guinéens, mais dites-nous quel bilan peut-on tirer après deux mois de lancement de votre parti le RGD ?

C’est une grande surprise. A moins de deux mois, nous avons enregistré près de dix à quinze mille adhérents. C’est-à-dire, des militants qui sont venus spontanément pour acheter la carte du parti à 5000 francs. Et d’autres également sont venus payer 200.000 francs comme contribution volontaire afin d’obtenir la carte de membre fondateur et la carte de membre d’honneur. Je pense que c’est très significatif. Donc, nous sommes satisfaits de cette mobilisation qui a été enregistré au siège de notre parti. Et puis nous avons également procéder depuis le 17 octobre 2018 à l’information, à la vulgarisation de la vision du parti qui a été rédigée  et lancer à tous les niveaux.

Vous venez de rentrer d’une tournée en France, dites-nous quel a été l’objectif ?

Je reviens de la France où nous avons fait une communication à l’adresse de la Diaspora guinéenne vivant à l’étranger. Et cette communauté a reçu notre message à partir de Paris. Nous avons expliqué notre vision. Nous avons expliqué ce pourquoi le guinéen de la diaspora et le guinéen vivant à l’intérieur doivent être fiers de leur pays à travers le Slogan ‘’Mon pays, ma fierté ‘’ qui est la fondation de notre vision intitulée ‘’Vers un nouveau pacte social’’ qui va donner le moyen à tout un chacun de s’épanouir et en déployant ses propres potentialités  et aptitudes.

Qu’est-ce que vous attendez de ces Guinéens de l’étranger ?

Beaucoup de choses. Puisque jusqu’à présent, ils n’ont pas été pris en compte totalement par les différents gouvernements.  Je ne dis pas seulement ce gouvernement actuel, mais tous les gouvernements qui se sont succédé, aucun n’a pris en compte le segment diaspora guinéenne. Car ils peuvent faire beaucoup de choses. A travers eux, ils ont apporté déjà leur part de contribution. Parce qu’ils améliorent les conditions de vie de nos parents en envoyant les fonds en devises et c’est ce qui a contribué à la réduction un peu leurs soucis en ce qui concerne le panier de la ménagère. Donc ils ont beaucoup fait. Il y’en a, à travers des ONG et Associations, ont réussi à réaliser des œuvres communautaires. Nous le savons. Et ils peuvent encore mieux faire. Et avec eux, si le RGD est au pouvoir tous les départements concernés travailleront avec la diaspora guinéenne. On identifiera les élites, le potentiel intellectuel qui se trouve à l’extérieur. Et ceux qui sont dans le secteur moyen de la technologie seront également recherchés pour apporter leur contribution au développement de notre pays.

Qu’est-ce qui fait la différence entre le RGD et les autres partis politiques ?

Le RGD, c’est la lutte contre le communautarisme, la lutte pour le respect des lois et règlement. D’abord , c’est la constitution qui sera un guide phare pour nous, tous les Guinéens vont se plier à cette constitution et la loi. Tout le problème de la Guinée est lié au non application de nos lois. Avec le RGD, c’est la solidarité nationale qu’il faudra développer. Avec le RGD c’est l’amélioration de la qualité de vie de nos concitoyens pour faire en sorte que nous puissions avoir une agriculture développée et mécanisée pour résorber la problématique de l’autosuffisance alimentaire. Avec le RGD, c’est travailler pour que nous puissions avoir l’énergie renouvelable et construire des barrages pour faire en sorte que nous puissions développer nos industries. Avec le RGD, nous ferons de sorte que les Guinéens partout où qu’ils se trouvent, puissent ouvrir le robinet et avoir l’eau courante. Et qu’ils puissent se soigner, parce que l’homme est le capital le plus précieux.

L’éducation guinéenne souffre actuellement d’une crise qui ne dit pas son nom. Quel est votre avis pour une proposition de solution de sortie de crise?

Le gouvernement est en train de passer à côté. En termes de solution, ce n’est pas en devenant intransigeant en fermant les portes qu’on peut museler les syndicalistes. Les syndicalistes ont le droit de faire la réclamation. Il appartient au gouvernement de les écouter, de s’asseoir autour de la table et discuter pour trouver le minimum de problème qui soit de nature à soulager leurs peines. Ce qu’ils réclament n’est pas une mer à boire. C’est leur droit qu’ils réclament. Il faut les satisfaire. Un gouvernement qui ferme les yeux et qui bouche les oreilles est un gouvernement qui va tout droit au mur et qui va se fracasser la figure. Ils sont là parce que le peuple est là. Les syndicats font partie intégrante du peuple. Et c’est leur aspiration profonde qu’ils expriment.  Le gouvernement doit trouver la solution. Le président de la République doit s’impliquer. S’il ne s’implique pas à force de rester longtemps muet sur ce sujet, il va les conduire à une situation regrettable pour tout le monde. Car l’enseignement est une profession noble. Elle ne conduit pas à la richesse comme d’autres secteurs, c’est un sacrifice qui est consenti par des enseignants. On doit les respecter, on doit les écouter pour trouver la solution pour que la vie scolaire reprenne.

 Nous sommes au terme de notre entretien, votre message  à l’endroit du peuple ?

C’est de respecter d’abord les lois et  le règlement. Quand on devient de bons citoyens, vous verrez que tout marchera. Aussi, si vous êtes un parti politique et que vous voulez manifester, alors manifestez conformément aux lois et règlement en vigueur. Vous êtes  gouvernant ou dirigeant et que vous voulez encadrer les manifestations politiques, alors votre mission principale, c’est de protéger les personnes et les biens. Vous devez faire en sorte que les manifestations se déroulent dans la paix. Si vous êtes un dirigeant, et qu’il y a un problème d’Etat qui se pose, il faut vous referez aux lois. Cessez les conciliabules, les compromis inutiles qui vous conduisent à des impasses. Et ces impasses vont vous conduire à des morts, à des destructions d’infrastructures. Ce qui est très grave. Et c’est justement ce que nous vivons actuellement. On préfère les négociations bancales, sachant très bien que ces négociations ne seront jamais mises en œuvre, on les préfère à la loi. Tout simplement pour se tromper. Le RGD a choisi la voie de la transparence, du respect des lois et règlement. La voie du dialogue, mais un dialogue fructueux et qui soit bénéfique pour toutes les parties, tous les acteurs qui sont impliqués.

Un dernier message à l’endroit des militants du RGD ?

A nos militants de se lever pour construire une Guinée unie et tendons vers l’émergence. Et c’est ça notre meilleure préoccupation. L’objectif, c’e n’est pas seulement de remporter les élections présidentielles ou les législatives, ceci n’est qu’un moyen. Mais il faut nous permettre de démontrer aux Guinéens qu’il y a des Guinéens qui peuvent accéder au pouvoir et diriger la Guinée autrement à la satisfaction de tous.

Merci Monsieur le Président !

C’est moi qui vous remercie !

Propos recueillis par Younoussa Sylla