Le président sortant vient d’être reconduit à la tête de la France avec 58,2 % des voix face à Marine Le Pen. Le « barrage républicain » plie, mais ne rompt pas, avec une candidate d’extrême droite qui passe la barre des 40 % de voix pour la première fois dans l’histoire de la Ve République. Les échéances des prochains mois seront cruciales pour les politiques de tout bord, comme pour les citoyens.
Ce soir du 24 avril, Emmanuel Macron a fêté sa victoire sur la scène du Champ-de-Mars avec en arrière-plan la tour Eiffel et en fond l’Ode à la joie, l’hymne européen. Dans un discours d’une dizaine de minutes, scindé en trois parties, il a tenté de s’adresser aux quatre blocs politiques qui composent la France fracturée. Il avait promis, le 4 mai 2017, devant la pyramide du Louvre, qu’il lutterait contre l’extrême droite : « Je ferai tout durant les cinq années qui viennent pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes. » Cinq ans plus tard, le pays est encore plus fracturé, le vote d’extrême-droite atteint des sommets, et la recomposition du paysage politique va obliger Emmanuel Macron et ses opposants à faire des choix.
Un discours rassembleur
Lors de son discours sur le Champ-de-Mars, après avoir remercié son camp, le président a parlé au bloc de gauche, qui a soutenu notamment Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel. Il rassemble un quart des votants, et une grande partie a soutenu Emmanuel Macron pour faire barrage à l’extrême droite : « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à l’extrême-droite (…) je suis dépositaire de leur sens du devoir, de leur attachement à la République, et du respect des différences qui se sont exprimées ces dernières semaines. »
Avec RFI