Sierra Leone: une semaine après la catastrophe, des rescapés dans l’angoisse

Sierra Leone: une semaine après la catastrophe, des rescapés dans l’angoisse

Il y a une semaine, la Sierra Leone vivait la pire catastrophe qu’ait connue sa capitale, Freetown. Dans la nuit de dimanche à lundi dernier, après trois jours de fortes pluies, des glissements de terrain et des torrents de boue ont surpris dans leur sommeil les populations de cette ville surpeuplée. La catastrophe a fait au moins 499 morts et des centaines de disparus. Aujourd’hui, les populations sont traumatisées, les secouristes tentent toujours de retrouver les corps des disparus, tandis que les humanitaires viennent en aide aux milliers de sinistrés et sans logis. Mais alors que la saison des pluies est loin d’être finie, ils se préparent aussi au scénario du pire.

Comme tous les habitants des zones sinistrées par les inondations à Freetown, Unisa, un carreleur de 40 ans est toujours sous le choc de la catastrophe. Et à chaque averse, son estomac se noue.

« A chaque fois qu’il pleut, on a peur. On pense à ce qui s’est passé et on a l’impression que ça va recommencer », raconte-t-il.

Et il n’est pas le seul à s’inquiéter. Dans un centre d’accueil de Pentagone, un quartier situé en aval de la colline qui s’est partiellement effondrée et qui lui aussi a été sévèrement touché, des humanitaires creusent des latrines supplémentaires. Alfred Dumbuya, directeur d’une ONG locale explique qu’il s’agit d’anticiper un éventuel nouvel afflux de déplacés :

« Nous nous attendons à plus de pluie. Donc c’est un plan pour parer à un scénario du pire car nous recevons des

   informations selon lesquels la colline Sugar Loaf est toujours fragilisée et peut-être que d’autres glissements de terrain pourraient se produire, ce qui pourrait être dévastateur », explique-t-il.

Et il n’est pas aisé de protéger les populations vivant dans les zones à risque, reconnaît Maxwell Komora, le responsable du centre :

« Nous les encourageons à évacuer. Certains ont répondu à cet appel, mais d’autres qui n’ont nulle part où aller vivent toujours dans ces zones », regrette-t-il.

Si ce responsable assure avoir localisé un autre centre d’accueil d’urgence, pour l’heure, ceux disponibles sont en effet déjà surpeuplés.

Rfi