Comme chaque année, l’Association des victimes du Camp Boiro a organisé une marche pacifique ce Samedi 25 Janvier 2020 à l’occasion du 49ème anniversaires de la pendaison de 1971, perpétrée par le régime dictatorial de ‘’feu’’ Ahmed Sékou Touré. Ladite marche pacifique est partie du pont 8 Novembre de Conakry jusqu’à la rentrée principale du Camp BOIRO où un dispositif militaire était déployé pour empêcher les victimes d’accéder dans l’enceinte dudit camp. A cette douloureuse occasion, nous avons tendu le micro à M. Moise FILOI, Directeur commercial de Toguna Guinée, un des victimes du CAMP Boiro et fils de M. Raphael FILOI, qui nous a expliqué comment le régime de Sékou Touré a injustement éliminé son défunt père Raphael FILOI au moment de la révolution.
Prenant la parole, M.Moise FILOI, a déclaré « Aujourd’hui, c’est une journée de commémoration qui rappelle les pendaisons effectuées sur toute l’étendue du territoire national Guinéen par le régime de ‘’Feu’’ Ahmed Sékou Touré. Le plus macabre d’ailleurs c’est ce qui s’est passé à Conakry où les enfants sont venus voir au petit matin des personnes pendues », a déclaré M. Moise.
Avant de préciser qu’il est très déçu parce que dans la commémoration on leur a interdit cette fois-ci d’accéder au camp. « D’habitude on rentre au camp pour faire des prières et des bénédictions pour nos chers parents injustement tués pendant la révolution. Mais cette année, on nous a refusé l’accès. Mais les responsables ont pris le devant en demandant à tout le monde de rentrer chez lui en attendant de trouver une autre date pour la commémoration. Et voilà aujourd’hui un acte qui peut susciter d’autres frustrations et de violences », a fait savoir M.Filoi.
« Ce qui est surtout intéressant dans cette histoire, c’est qu’on avait de l’espoir avec l’arrivée du prof Alpha Condé au pouvoir. Pour moi, il pouvait vraiment couper ce pont parce que l’histoire est têtue. Ce qui s’est passé c’est une réalité et les gens n’ont pas fait à leurs noms simplement, ils l’ont fait au nom d’un Etat .Donc, c’est l’Etat qui est incriminé dans ce dossier des victimes du Camp Boiro. J’interpelle donc Monsieur le président de la République de regarder derrière, de fouiller l’histoire et de la lire. Parce que quand tu vas lire l’histoire de la Guinée, je jure les Guinéens vont se donner la main et ils vont aussi se réconcilier. Parce qu’il prendra la lourde responsabilité d’endosser et de dire c’est l’Etat et je représente cet Etat, et à partir d’aujourd’hui on met fin à cela mais que la vérité soit connue parce qu’il y a beaucoup de sans innocent dans ce pays », a expliqué le fils de ‘’Feu’’ Raphael Filoi,victime du Camp Boiro.
Avant de raconter l’histoire sur la disparation tragique de son défunt père M. Raphael Filoi. « Quand je parle de mon père, il y a plusieurs jeunes qui vont se retrouver dans ce que je suis en train de raconter. Mon père fut arrêté le 02 Août 1971.Son histoire, c’est un peu quelqu’un qui croyait mais qui s’est vu dans une situation où il pouvait plus s’en sortir. Il était le chef des grandes endémies de la moyenne Guinée qui était basée à Mamou, il était le chef tripano et membre du bureau fédéral du PDG. Lorsque son nom fut cité, il était venu voir le gouverneur, à l’époque c’était ‘’feu ‘’ El Hadj Doukouré . Il a expliqué la situation à ce dernier et dire qu’il ne comprenait plus rien. Il a demandé au Gouverneur que pourquoi les gens citent mon nom dans une situation qu’il ne sait même pas ? Donc, il s’est rendu lui même à la gendarmerie, pour dire j’ai entendu mon nom qu’est ce qui se passe ? Où il était resté pendant deux jours avant de dire au commandant adjoint et son propre chauffeur de l’accompagner pour descendre à Conakry. Et quand les trois personnes sont arrivées à Conakry, le chauffeur de mon père s’est retourné avec le véhicule et les deux sont restés. Depuis lors on n’a plus retrouvé notre père », a-t-il raconté .
Avant de conclure en demandant que la justice soit rendue dans ce dossier des victimes du Camp Boiro.
Sylla Ibrahima Kalil pour www.conakrynews.org 625444534