Affaire Vincent Bolloré : la commission d’enquête administrative apporte des précisions

Affaire Vincent Bolloré : la commission d’enquête administrative apporte des précisions

La commission d’enquête nationale, composée d’Elhadj Mohamed Lamine Fofana, Président de la Commission d’enquête dans l’affaire Getma, Dr André Camara, consultant, Sory Camara, ex DGA du Port Autonome de Conakry et Jean Alfred Mathos était devant  la presse ce jeudi, 26 avril 2018 à Conakry, pour apporter un éclairage sur la résiliation de la convention Terminale à Container de Getma International-Necotrans.

Tout d’abord, le Rapporteur de la commission administrative d’enquête sur la passation du marché à Getma (dont le contrat a été résilié au profit de Bolloré), André Camara a qualifie sa sortie médiatique au compte d’une coïncidence avec l’inculpation de Vincent Bolloré par la justice française.

Il a ensuite estimé qu’il fallait plutôt clarifier les choses quant à l’attribution de la concession d’une partie du port de Conakry au groupe Bolloré. Mais pour l’éclaircissement, Alpha Ibrahima Kéira, ancien Secrétaire général de la Présidence à l’époque des faits et membre du parti au pouvoir; Me. Jean-Alfred Mathos, ancien agent judiciaire de l’Etat  et Sory Camara, ancien Directeur général adjoint du Port de Conakry, étaient aussi présents pour apporter leur grain de sel.

Selon les conférenciers, si le groupe Bolloré a eu le marché, c’est parce que Getma n’avait pas la capacité financière de réaliser le contrat. «Il y a eu des zones d’ombre dans la passation de cet appel d’offres… Getma ne devrait même pas être admis à la deuxième phase », a déclaré André Camara qui a aussi indiqué que GETMA avait menti sur son expérience en matière de concession pour gagner le marché.

«GETMA n’ayant pas honoré ses engagements, nous avons engagé  Bolloré», a appuyé, pour sa part, Sory Camara, Directeur général adjoint du port de Conakry à l’époque des faits.

Celui-ci a indiqué que dès le départ, les autorités du port de Conakry à l’époque avaient souhaité  que les propositions de GETMA soient déclinées. «Les faits nous ont donné raison. De 2008 à 2011, soit deux ans et cinq mois, il n’y a eu aucun investissement de la part de GETMA», a déclaré Sory Camara.

Alpha Ibrahima Kéira, de son côté, a témoigne qu’il avait lui aussi des appréhensions quant à l’avenir des choses. « A l’époque, nous avions exprimé nos inquiétudes », a-t-il dit avant d’indiquer qu’une évaluation post-contrat a permis à la Guinée de résilier le contrat avec GETMA. «Aujourd’hui avec le groupe Bolloré, nous sommes satisfaits et optimistes », s’est-il réjoui.

Monsieur Kéira se dit être surtout déçu que les « gens pensent que le président de la République soit mêlé à la passation de ce marché.» « Le président Alpha Condé a pris le train en marche, il n’a été en aucun moment mêlé à cette affaire », a-t-il soutenu. Si le marché a été attribué à Bolloré, soutient-il, c’est parce que «la loi guinéenne dispose que lorsque dans un appel d’offres, les négociations ne sont pas fructueuses avec le premier soumissionnaire, vous êtes amenés à vous rabattre sur le poursuivant sur la liste.» Les conférenciers estiment à 135 millions d’euros, les investissements du groupe Bolloré dans la modernisation du port conteneurs de Conakry.

flammeguinee.com