Français, Allemands – et Espagnols, on a tendance à l’oublier – prévoient de s’engager sur un programme d’armement pour les quatre décennies à venir. Les enjeux technologiques et financiers sont colossaux. Politiquement aussi, la portée d’un échec serait dévastatrice pour une Union européenne qui aspire à se faire une place dans un monde de plus en plus dominé par la bipolarité Chine-États-Unis. Paris et Berlin n’ont donc pas d’autre choix que de surmonter leur(s) différend(s).
Alors que la France avait généralement privilégié le partenaire britannique, notamment dans le cadre des accords de Lancaster House (2010), le rapprochement franco-allemand depuis 2017 n’était pas étranger à la perspective du Brexit : Berlin devait assurer le leadership sur le projet du système de combat terrestre MGCS (« Main Ground Combat System ») et Paris sur le SCAF (« Système de combat aérien du futur ») qui doit remplacer le Rafale français et le Eurofighter allemand à l’horizon 2040. Estimé à 100 milliards d’euros à l’horizon 2040, le programme comprend un chasseur, des drones et un « Air Combat Cloud ».
Der Ball liegt bei der Politik
Après presque quatre années d’intenses négociations, la France et l’Allemagne se sont donné jusqu’à fin avril pour…
