Dr Bernard Goumou et Charles Wright : les dessous d’un bras de fer au sommet de l’Etat (source)

Dr Bernard Goumou et Charles Wright : les dessous d’un bras de fer au sommet de l’Etat (source)

On en sait un peu plus sur le communiqué que le ministre de la justice publié dans les médias hier jeudi 13 avril 2023 sur l’invitation de la Primature des magistrats du Parquet afin de venir discuter des procédures judiciaires qui, selon Alphonse Charles Wright est en violation du principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
A en croire une source bien introduite, c’est un bras de fer qui ne date pas d’aujourd’hui entre Dr Bernard Goumou et Alphonse Charles Wright. Toujours, selon lui, il faut croire que le locataire du Palais de la Colombe veut avoir la main mise sur la justice en ayant les magistrats dans sa poche afin d’arriver à ses fins.

Poursuivant, il souligne que l’une des causes de ce bras de fer concerne le cas du vice-président de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG). En effet, le PM Goumou n’a jamais voulu que Dr Fodé Oussou Fofana sorte du pays pour ses soins à l’étranger. Chose que le garde de sceaux n’a pas partagé par respect du principe de la légalité des décisions ou toute autre considération.
Notre source révèle que pour Dr Goumou, la justice ne devrait pas ordonner la sortie de Dr Fodé Oussou Fofana afin de l’utiliser comme moyen de concession au cours des négociations. Des prétentions que le ministre de la justice s’est catégoriquement insurgé dès le départ. Car a-t-il estimé, la liberté d’autrui ordonnée par décision de justice ne doit pas être utilisée à des fins de négociations. Raison pour laquelle d’ailleurs, dans une de ses sorties médiatiques récemment sur la radio Horizon FM nous a confiés qu’Alphonse Charles Wright avait annoncé la sortie très prochaine du vice-président de l’UFDG afin que ce dernier bénéficie des soins à l’étranger, ceci dans le but de montrer à l’opinion l’indépendance de la justice guinéenne qu’il a toujours prôner et veut matérialiser à tout prix en cette période de transition dont la boussole serait la justice

Plus loin poursuit notre informateur, depuis ce désaccord sur la procédure de sortie de Dr Oussou Fofana, il fallait coûte que coûte écarter le garde des sceaux dans la discussion des autres cas notamment le dossier de Foniké Manguè, Ibrahima Diallo, Billo Bah, Saikou Yaya Barry, Kassory Fofana en profitant de son séjour médical à l’étranger. C’est ainsi que le Premier Ministre sans consulter le ministre de la justice pour la raison précitée a convoqué dans son bureau à la Primature Noël Kolémou le président de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières), Aly Touré, le Procureur Spécial et Yamoussa Conté, Procureur Générale près de la Cour d’Appel de Conakry. Il a demandé à ses derniers les possibilités de concession autour des dossiers indiqués dans les revendications préalables. Une seule réponse donnée par ces magistrats » Les procédures suivent leur cour normale conformément à la loi et qu’il serait mieux de contacter le premier responsable du département de la justice pour plus d’information. »

Cette démarche a été portée à la connaissance du garde des sceaux, qui n’a pas du tout apprécié cette ingérence flagrante. Pourtant, il a mené plusieurs démarches pour éviter de la part du Premier Ministre cette politique qui consiste à interférer directement dans les procédures judiciaires. En dépit de ces démarches, le lendemain, Dr Goumou a convoqué à nouveau le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry Yamoussa Conté dans son bureau. C’est cette récidive qui a conduit Alphonse Charles Wright à dénoncer la démarche de la Primature et a mis en garde les magistrats dont la déontologie interdit toute consultation publique sur les dossiers dont ils ont connaissance sous peine de poursuites disciplinaires

En ce qui concerne le dossier de Oumar Sylla ‘’Foniké mangué’’ le ministre de la justice avait promis de demander au Procureur Général de lui produire un rapport sur les raisons du retard de la tenue de leur procès lui et ses coaccusés. Une équipe d’inspection s’est même rendue à la Cour d’Appel sur ses instructions pour connaître la suite du dossier lui permettant de fixer les responsabilités. Le garde des sceaux ne s’est jamais opposé ni à la libération de Foniké manguè et autres, encore moins à la tenue de leur procès. Il insiste simplement qu’on ne fasse pas pression sur la justice en la prenant comme une institution de répression ou un simple instrument politique à des fins de négociation. Mentionne notre informateur
Ensuite dira-t-il, la procédure de Kassory déjà pendante la CRIEF suit son cour normale en toute indépendance

Le PM veut être dans l’opérationnel en tentant de se servir de la justice soutient contre informateur comme instrument de négociation mais bien que soutenant le cadre de dialogue social en sa qualité de membre du gouvernement, le garde des sceaux ne souhaite pas l’ingérence de l’exécutif dans le judiciaire afin de respecter le principe d’indépendance.

Pour Alphonse Charles Wright, vouloir trahir une justice indépendante, c’est vouloir trahir le Président de la transition et sa parole selon laquelle, la justice sera la boussole et non la politique sera la boussole de la justice. A martelé notre source qui ajoute que c’est de là d’où vient cette divergence d’idées entre le ministre de la justice et le Premier Ministre. Nous y reviendrons…

Rama Fils

Source/ Mediaguinee.org