C’est clair, c’est évident, il n’y a plus l’ombre d’un seul doute, le quatuor ne s’inscrit pas dans la logique du dialogue. C’est un secret de polichinelle. La rencontre d’hier n’est ni plus, ni moins qu’une démarche stratégique destinée à la consommation de l’opinion publique guinéenne, de la CEDEAO et de la communauté internationale montrant la disponibilité, la volonté, la bonne foi du quatuor, présentant le CNRD comme le diable, le monstre qui refuse le dialogue parce qu’il n’accède pas à leurs revendications dont certains éléments sont incompatibles avec la morale, la conscience patriotique, l’intérêt général…
Au Ghana, si ce pays se porte bien aujourd’hui et figure parmi les rares bons exemples de démocratie et de bonne gouvernance en Afrique de l’ouest et sur le continent, c’est parce qu’un certain capitaine John Rawlings a nettoyé les écuries d’augias.
A présent, il est temps de passer aux choses sérieuses pour démarrer le processus de retour à l’ordre politique, démocratique et constitutionnel en organisant avec les acteurs politiques disponibles et volontaristes le cadre de dialogue politique.
En Guinée, dans le passé récent et lointain du pays, il y a des précédents qui rappellent la situation actuelle du pays.
Ceci dit, en 2003, la classe politique dansson son5 ensemble a boudé le scrutin présidentiel, espérant que le ciel tomberait sur la Guinée.
En 2020, le FNDC et l’ensemble de la classe politique guinéenne ont organisé de nombreuses manifestations sanglantes, meurtrières pour barrer la route au référendum constitutionnel. Finalement, contre l’avis de ses partenaires politiques et du FNDC, Cellou Dalein Diallo a participé au scrutin présidentiel organisé.
Nous demandons au CNRD d’engager le dialogue d’ici le mois de janvier 2023 car, si on s’en tient au rythme du quatuor animé de mauvaise foi, on ne s’en sortira pas.
Parlant de la levée de l’interdiction de manifestations, c’est le lieu de rappeler que depuis le 20 juillet 2011, sous le mandat du Président Abdoulaye Wade, une loi portant le célèbre nom d’Ousmane N’gom, Ministre de l’intérieur, interdit pour des raisons de la sûreté d’état, les manifestations à caractère politique dans le centre de Dakar.
En France, l’interdiction faite par le gouvernement d’Emmanuel Macron des manifestations, constitue un autre exemple illustratif.
Ceci étant, relativisons les critiques, évitons analyses partisanes en considérant que seule en Guinée, pour l’intérêt supérieur du pays, de telles mesures sont prises.
Faut-il en rougir ou en noircir ? Non, assurément non ! Car, après l’accord obtenu entre la CEDEAO et la Guinée sur le chronogramme qui prend en compte les dix (10) points (refondation, organisation matérielle, technique, logistique des élections…), et la durée de la transition, que reste t-il vraimenr à défendre pour le quatuor ? Si le ridicule pouvait tuer !
Grosso modo, l’accord conclu entre la Guinée et la CEDEAO met un terme au débat, aux prétentions grandiloquentes du quatuor. Le temps nous édifiera.
Paul Moussa Diawara, membre fondateur du CRAS