Mamou/Conflit domanial: un imam tué par balle dans des affrontements entre forces de l’ordre et citoyens de Poredaka

Mamou/Conflit domanial: un imam tué par balle dans des affrontements entre forces de l’ordre et citoyens de Poredaka

Un conflit domanial opposant deux (2) villages voisins du secteur de Djifin, district de N’diaré, dans la sous-préfecture de Porédaka, située à 55 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Mamou tourne au drame à Bantankoutou. Le 2ème imam de la localité a été tué par balle lorsqu’il sortait de la mosquée pour la prière de l’aube.

Selon une source qui a requis l’anonymat, ce sont les citoyens de Djifin qui se disputent un domaine qui sert de terrain de Football aux jeunes de Djifin Satö.

«Bobè Seny citoyen de Djifin 2 vient souvent gâter les clôtures de nos champs. Quand nous l’avons vu, on a porté plainte et les agents des forces de défense et de sécurité sont venus l’interpeller à l’aube mais ils ont trouvé une résistance des populations. Ce sont ses appels au secours qui nous ont alertés et on est tous venus pour lui porter secours. Les agents faisaient des tirs nourris pour nous intimider. Ils ont indiqué qu’ils sont venus interpeller trois personnes. Nous avons refusé en disant que ces personnes n’iront nulle part. Je pense pour interpeller quelqu’un il faut une convocation écrite. Mais venir cueillir une personne comme ça, on a dit que l’imam ne bougera pas. Nous avons résisté. Après ils ont continué à tirer comme si on était dans un pays en guerre. Lorsqu’ils ont constaté la grande résistance, il y a un agent qui, à l’aide de son briquet a mis le feu sur la case de l’imam. C’est ainsi ils ont quitté le village ».

Parlant de l’origine des violences, notre source précise : « Dans ce secteur de Djifin, il y a trois villages : Ceux de Djifin 1, considèrent toujours que les habitants de Djifin Saatö sont leurs esclaves. La relation de Maître et son esclave qui existait avant entre nos parents, ils tiennent toujours à cela. Ils ont oublié que l’esclavage n’existe plus en Guinée. Ils sont à un (1) kilomètre de nous. Ils viennent jusque derrière nos tapades pour travailler les terres. Nous avons organisé un tournoi de football ici où nous avons construit un hangar servant de tribune. Ils sont venus enlever le hangar. Ils veulent toujours nous dominer », a-t-il fait savoir.

Face à la résistance, les agents ont quitté le village en procédant à des tirs de sommation très nourris. Sur le chemin de retour, arrivée à Bantankoutou situé à un kilomètre de Djifin Saatö, l’imam de cette localité avait fini la prière de l’aube. A sa sortie de la mosquée, il a croisé le convoi des pickups des agents qui constituaient toujours les tirs. C’est ainsi que l’imam et deux autres personnes furent atteints.

Ainsi le dimanche 26 février 2023 une forte délégation des citoyens de Bantankoutou est venue à Mamou. Le corps de l’imam qui était à la morgue de l’hôpital régional de Mamou a été transporté à Bantankountou pour son inhumation.

Le défunt laisse derrière lui quatre (4) épouses dont deux (2) en état de famille et plusieurs enfants en âge d’être scolariser.

Avec AGP