Patrimoine culturel: Les États-Unis restituent au Mali plus de 900 objets archéologiques

Patrimoine culturel: Les États-Unis restituent au Mali plus de 900 objets archéologiques

La plupart de ces objets avaient été pillés illégalement sur des sites archéologiques au Mali et exportés illégalement vers les États-Unis entre 2008 et 2011, selon l’ambassade américaine à Bamako.

Les États-Unis ont restitué au Mali plus de 900 objets archéologiques et ethnographiques issus de pillage et de trafic illicites, saisis par les autorités douanières américaines. Parmi ces objets figurent « de grandes urnes funéraires, un vaisseau funéraire Dogon, une coupe cérémoniale unique, des haches en pierre, des poteries et des bracelets », a rapporté l’ambassade américaine à Bamako. « La plupart de ces objets avaient été pillés illégalement sur des sites archéologiques au Mali, et exportés illégalement vers les États-Unis entre 2008 et 2011 », a-t-on précisé. 

Pour Washington, la restitution de ces objets « montre clairement les avantages de la coopération américano-malienne en matière de protection du patrimoine culturel du Mali ». Depuis 1993, les États-Unis restreignent l’importation d’objets archéologiques et ethnologiques provenant de l’escarpement de Bandiagara et de la vallée du fleuve Niger (Centre du Mali) : Bamako a identifié ces objets comme étant particulièrement vulnérables au trafic illicite.

Le Mali est le seul pays d’Afrique sub-saharienne à avoir conclu un accord bilatéral avec les États-Unis sur la protection des biens culturels, a-t-on rappelé. En 2017, le Mali et les États-Unis ont ajouté à l’accord la protection des manuscrits du 12ème au 20ème siècle. L’objectif de cet accord est de protéger le patrimoine culturel en réduisant l’incitation au pillage et en mettant fin au trafic illicite. Par conséquent, toute tentative d’importation aux États-Unis de biens culturels désignés provenant du Mali entraînera leur saisie.

« La coopération entre les deux pays est considérée comme un modèle à suivre pour les autres », a souligné l’ambassade américaine. Afin de sensibiliser le public à la menace que représente le trafic illicite pour le patrimoine culturel du Mali, les objets retournés ont été exposés au Musée national du Mali. La réception des objets ayant fait l’objet d’un trafic illicite est un acte inédit dans l’histoire du Mali, a expliqué Daouda Keita, le directeur de ce musée.

Parmi les objets restitués figurent des « jarres funéraires ». « Vers le 13ème, 14ème siècle, les gens enterraient les cadavres dedans », a déclaré Mamadou Cissé, archéologue et conseiller technique au ministère malien de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme. « Si vous regardez bien ces jarres funéraires, le bout est toujours percé, cela permet aux liquides de sortir », a-t-il dit, cité par le média allemand « Deutsche Welle » (DW).

Le gouvernement malien a exhorté les autres pays détenant des biens culturels maliens, qui sont évalués à des milliers disséminés à travers le monde, d’imiter l’initiative des États-Unis.

 

Avec dpa-news