Questionnaires à Ibrahima N’diaye, Journaliste spécialiste de questions minières et environnementales
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Ibrahima Ndiaye : Je suis Ibrahima NDiaye, journaliste d’investigation, analyste et spécialiste de questions minières, environnementales, énergétiques, communautaires et économiques.
– Vous êtes un journaliste spécialiste de questions minières et environnementales, que vous inspire la Covid-19 dans le monde ?
Ce que la Covid-19 m’inspire est d’une énormité sans cesse dans le monde.
La politique a construit le destin des grandes nations, grâce à des hommes de visions et de valeurs. Cela passe toujours par des choix complexes, des sacrifices, et des renoncements pour le bien de tous. Mais cette politique telle quelle est pratiquée dans ma belle Guinée, malheureusement, œuvre tout simplement à la « destruction mutuelle « . Le discours politique, les faits et gestes des uns et des autres sont produits dans une logique de dénigrement et de déshumanisation de l’altérité. Que nous reste-t-il dans ce pays commun à nous tous ? Que partageons nous aujourd’hui au sein de notre Nation ?La #religion? La #culture ? L’#Etat ? Le #Syli ? La #monnaie ? Nos #héros ? L’#histoire ? La #République ? La #loi ? Le #drapeau ? Que sais-je encore ? Tout est perverti et désacralisé à des fins de politiques politiciennes. Partout, des experts-magiciens, amateurs en politique surgissent pour se prendre comme des « messies » sauveurs d’unetragédiedont ils sont pourtant les auteurs. Mais, l’Histoire les jugera comme Élie l’a fait à Nuremberg à d’autres ignobles prétentieux. La Guinée restera débout.
Pour revenir à votre question, laCod-19 est une affaire de tous.Cette pandémie qui fait des saignées financières, des morts, et qui ramène l’économie du monde entier à bas de l’échelle que l’on ne puisse l’imaginer. Pour relever ce déficit économique, cela causera des disproportionsassez considérables ne connaissant ni les grandes puissances et ni les pays sous-développés.C’est dire que toutesles économies, fortes ou faibles ont été malmenées.C’est tout le monde qui pleure aujourd’hui. Raison pour laquelle, nous devrions accorder plus d’avantages à la recherche dans la médecine traditionnelle. Sinon, prenons exemple sur nous-mêmes où tout est à reprendre dans tous les secteurs vitaux.Exemple,au niveaudu secteur informel, les mamans ne peuvent plus se faire de bons marchés pour nous nourrir leurs enfants comme cela se doit. Au niveau du secteur des transports qui n’a jamais connu de développement sérieux, en cette période de crise sanitaire, les populations traversent tout un calvaire pour se déplacer. Ainsi, disons-nous, l’heure est à la relance des économies fortes qui se sont affaiblies, et celles aussi faibles cherchent également à se relever, mais chose qui ne sera pas facile pour les économies des pays victimes de la mauvaise gouvernance. Nous devrions nous pencher sur la situation de notre pays qui est un grand réservoir minier par excellence, mais très malheureusement qui n’en profite point de ses ressources.
Dans des nombreux pays notamment occidentaux, on constate qu’avec le confinement à cause du Coronavirus, la pollution atmosphérique a drastiquement diminué. Est-ce que selon vous c’est le cas en Guinée ?
Effectivement, le bon côté de cette maladie, c’est l’instauration du confinement dans les pays occidentaux qui a obligé ces grands pollueurs de laisser l’atmosphère connaître une nette réduction du CO2 dans ces pays. Malheureusement chez nous, rien n’a changé, puisque les domaines sur le littoral sont anarchiquement occupés par des personnes qui pensent être amies aux autorités actuelles, mais c’est mal connaître les lois de la nature et les lois qui régissent laRépublique.Nous voyons encore des centaines de véhicules pollueurs qui font des allers et retours de Conakry au kilomètre 36 et les autres villes de l’intérieur du pays, et très malheureusement, aucune disposition pour rendre l’environnement propre n’est mise en place pour que nous soyons épargnés de certaines maladies contagieuseque par un simple contact. Il serait judicieux de mettre une bonne politique environnementale et d’assainissement pour nous permettre de nous débarrasser de ces tas d’immondices qui nous pourrissent la vie.
Donc, osons nous dire la vérité que la Covid-19 n’a rien changé de notre quotidien environnemental.
– Selon vous,quelles sont les dispositions à prendre pour la préservation de l’environnement ?
Comme je vous l’ai dit haut, il n’y a aucune diminution de la pollution au contraire nous sommes exposés au pire dans le domaine environnemental. Maintenant, ce qui est de la préservation de l’environnement, on a besoin d’avoir dans un premier temps la main sur toute la chaîne qui rentre dans le traitement des ordures, notamment la collecte, le transport, le dépotoir et la transformation des ordures; interdire l’occupation anarchique des DPM par ces ennemis de la nature. Et enfin, donner force à la loi.
– Nous sommes en pleine saison pluvieuse avec ses corollaires d’immondices. Et nous sommes toujours confrontés aux problèmes de la gestion des ordures. Monsieur N’Diaye, selon vous quelles sont les pistes que vous préconisiez pour résoudre l’épineuse question d’ordures en Guinée ?
C’est ce que j’ai essayé de développer ci-dessus, il n’y a pas de secret dans la gestion de la problématique des ordures, il nous suffit juste de confier la gestion à des professionnels du domaine pour que la chaîne des valeurs environnementales soit respectée par tous les acteurs de la nature verte. Nul ne viendradévelopper la Guinée à notre place, c’est ànous-mêmes de nous mettre à l’œuvre pour mieux maitriser la gestion épineuse des ordures et efficacement. Comme la répétition est une autre façon d’apprendre, il faut, tout de même retenir ce qui suit:
1) Confier la gestion à une entreprise experte dans le domaine;
2) Mettre des pointsde collectes dans tous les quartiers de nos villes à travers le pays
3) Assurer le transport des ordures
4) faire la transformation des ordures en charbon,gaz etc…
-Ces dernières années, les ONG de défense de l’environnement dénoncent l’inaction de l’Etat face à la construction sur les côtes de l’Océan. Quels sont les risques de telles pratiques ?
Ce qui pourrait nous arriver dans les prochaines années si toute fois l’État ne prend pas ses dispositions avec l’occupation anarchique des DPM, certaines îles et même la presqu’île de Kaloum pourraient disparaitre. Mêmes les lieux où nous cultivons du riz tels queKabak, Kakossa, même Kassa ne seront en marge de ces calamités provoquées par les hommes. Donc, arrêtons de provoquer la nature.
– Selon vous qu’est-ce qu’il faut pour maintenir le cap de la diminution de la pollution atmosphérique après le Coronavirus ?
Il faut que l’État accepte de mettre une bonne politique en place dans le domaine des infractions routières, dans le domaine du transport et mettre en exécution le décret interdisant un certain nombre de véhicules qui ont roulé plus d’une décennie avant de rentrer en Guinée, puis arrêter la coupe abusive du bois pour en faire le charbon. A l’État de mettre en marche une politique de production locale et une commercialisation du gaz pour le bien de la population guinéenne.
– Votre mot de la fin
J’invite toutes les populations à respecter les mesures barrières pour notre bien commun. L’heure n’est pas à la blague avec cette pandémie et avec les changements climatiques. Et merci de cette opportunité que vous m’offrez pour que je puisse m’exprimer sur votre organe.
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