Russie: des répétitions sous haute surveillance pour le défilé du 9-Mai

Russie: des répétitions sous haute surveillance pour le défilé du 9-Mai

C’est un 9-Mai totalement inhabituel qui se prépare à Moscou. Le climat sécuritaire était déjà tendu, il s’est alourdi avec ce qui a été présenté par les autorités russes comme des attaques de drônes sur le Kremlin et une tentative d’assassinat contre l’écrivain nationaliste Zakhar Prilépine ordonnés par les États-Unis et opérés par l’Ukraine. Comme dans beaucoup de villes du pays, les défilés vont être réduits et se tenir sous très haute surveillance. C’était déjà le cas, ce dimanche 7 mai au matin, pour la répétition du défilé.

C’est un week-end de quatre jours et ils sont nombreux les Moscovites à en avoir profité pour filer à la campagne. Il fait également très froid pour un mois de mai, à peine quelques degrés au-dessus de 0°C. Résultat : les rues de la capitale sont inhabituellement calmes et presque vides. Inhabituel aussi : peu de panneaux célébrant le 9-Mai, et les fameux rubans de Saint Georges orange et marrons, marquant ce jour, sont rarement visibles ; à peine en remarque-t-on quelques-uns sur les vitrines des magasins ou aux boutonnières des rares curieux qui se sont déplacés.

Peu de voyageurs dans le métro, toutes les stations du centre sont fermées, et la présence policière est visible. À l’extérieur, elle est encore plus imposante, et de plus en plus au fur et à mesure que l’on approche du centre-ville, bouclé par des barrières. Toutes les forces de sécurité ont été mises à contribution : policiers en civil, policiers en tenue, les Omon (forces antiémeute), la Rosgvardia. Cette dernière se serait même vu remettre, selon le média Baza, réputé proche des services de sécurité, des fusils anti-drones et des jumelles pour scruter le ciel. Même le personnel de la voirie a été mis à contribution pour surveiller les airs.

Derrière les barrières qui bouclent le centre-ville, le filtrage est sans appel : « Vous avez une invitation ? Non ? Alors, il n’est pas possible que vous passiez. Toute la rive de la Moskva est aussi fermée jusqu’à ce que les véhicules militaires partent. »

Il faut se dévisser le cou pour apercevoir quelques véhicules militaires arrivés dans la nuit. Repoussés au mieux à un peu plus d’un kilomètre des événements, les patriotes ou touristes d’un jour doivent aussi tendre l’oreille pour entendre les échos de la salve d’artillerie au pied des murs du kremlin.

« Oui, cette année, c’est difficile à cause des événements. Mais, néanmoins, je crois que la personne qui veut regarder, trouvera toujours le chemin et un endroit pour pouvoir le faire », dit un visiteur venu de Krasnodar spécialement pour l’événement, comme il le fait depuis quatre ans maintenant. « Allez regarder à la télé, c’est le mieux », conseille tout de même un des nombreux policiers à plusieurs encablures de la place Rouge.

Avec RFI