La terre a tremblé dans le centre du Maroc, dans la région de Marrakech. Le séisme de magnitude 7 a frappé dans luit du vendredi 8 au samedi 9 septembre. Le nombre de victimes est en constante augmentation, d’importants dégâts sont signalés. Le dernier bilan des autorités marocaines fait état d’au moins 1 037 morts, selon le ministère de l’Intérieur.
D’importants moyens sont mobilisés pour venir au secours notamment des villageois isolés de montagne. Car rares sont les villages épargnés par le séisme autour de Moulay Brahim et Taloudennt. Selon les témoignages que nous avons pu recueillir, rapporte notre correspondant, Seddik Khalfi, les villages de Asni ou encore Ouiargane sont quasiment entièrement détruits. Les maisons traditionnelles, construites en pierre et en argile, sont particulièrement vulnérables.
Des hélicoptères de la gendarmerie royale ont été envoyés dans les villages les plus enclavés. Nous avons pu rejoindre non sans mal certains villages d’altitude : c’est une ambiance de désolation, de chaos et de fuite des villageois qui ne veulent pas rester dans la montagne. Entre les maisons effondrées, on retrouve dans les rues des cadavres entreposés sous des couvertures. Leurs proches espèrent pouvoir les enterrer au plus vite et creusent déjà des tombes sur une colline pour enterrer les victimes, précise l’AFP.
Les habitants ont dû, dans un premier temps, se débrouiller seuls, faute de route praticable, aidant au déblayage, puis, dans le courant de la nuit, les secours ont enfin pu accéder à la zone touchée. L’armée marocaine a déployé de son côté « des moyens humains et logistiques importants, aériens et terrestres », ainsi que des équipes de recherche, de sauvetage, et un hôpital de campagne dans la région d’Al-Haouz, a rapporté l’agence officielle MAP.
À Marrakech, les hôpitaux mobilisés
Depuis la nuit, les blessés affluent de toute la région vers le CHU de Marrakech, le principal établissement de la zone. Les ambulances descendent de la montagne, toutes sirènes hurlantes pour que les blessés soient pris en charge. Depuis Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre dans ses locaux pour donner leur sang et ainsi venir en aide aux blessés. Le Maroc a considérablement développé son système de santé et dispose d’un maillage hospitalier, notamment à Marrakech, expliquait sur notre antenne Olivier Saltarelli, de Secouristes sans Frontières.
Des vidéos ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, pour beaucoup tournées à Marrakech et dans sa région. Elles montrent une coupure d’électricité soudaine, des mouvements de panique et les premiers secours aux victimes parmi les éboulements et les gravats. La mosquée Kharbouch de la célèbre place Jemaa el-Fna s’est effondrée, tandis que les anciens murs de la Médina, classée au patrimoine mondiale de l’Unesco, sont touchés.
Des secousses ressenties dans tout le Maroc
Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant sont les villes les plus touchées de la province, mais le tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Casablanca ou encore Rabat. L’inquiétude a gagné tout le pays et de nombreux Marocains ont quitté leur maison dans la nuit pour éviter d’être chez eux si les bâtiments venaient à s’écrouler. Par téléphone, un habitant de Marrakech nous a expliqué avoir passé la nuit dehors par sécurité , avec sa famille, avant de regagner son domicile au petit matin.
Avec AFP