Guinée: Heurts à Conakry entre partisans de l’ex-Premier ministre et forces de sécurité

Guinée: Heurts à Conakry entre partisans de l’ex-Premier ministre et forces de sécurité

Des heurts ont opposé, lundi à Conakry, forces de sécurité et partisans de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, à qui les militaires au pouvoir ont ordonné, ainsi qu’à une autre figure politique, de quitter leurs maisons, a constaté un correspondant de l’AFP.

Ce sont les premiers incidents du genre depuis que des militaires sous le commandement du colonel Mamady Doumbouya ont renversé le président Alpha Condé le 5 septembre 2021.

Des centaines de jeunes partisans de M. Diallo ont lancé des pierres contre les forces de l’ordre à Ratoma, l’une des communes constituant la capitale guinéenne, où se trouve le siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le parti de M. Diallo.

Il a toutefois quitté les lieux lundi, a constaté un journaliste de l’AFP. Sidya Touré a fait de même de son côté, a rapporté la presse guinéenne. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des gendarmes casqués et armés se rendant chez lui pour constater qu’il s’était plié à l’injonction.

Plus tôt dans la matinée, un tribunal de la banlieue de Conakry s’était déclaré incompétent pour statuer sur des recours introduits par MM. Diallo et Touré, suivant ainsi la demande des représentants de l’Etat et ouvrant la voie au départ de chez elles des deux personnalités.

M. Diallo dénonce un « acharnement » le visant, ainsi que son parti.

M. Diallo est par ailleurs visé par une enquête pour « corruption et enrichissement illicite » lors de la vente de deux avions et autres biens appartenant à la défunte compagnie aérienne nationale. Ces faits présumés remontent à 2002, lorsque l’homme politique était ministre des Transports, lors de la cession des biens d’Air Guinée, en faillite.

M. Diallo réfute les accusations.

Les militaires ont fait de la lutte contre la corruption réputée endémique l’un de leurs grands combats.

Le colonel Doumbouya, chef de la junte qui s’est fait investir président, a assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières » mais que la justice serait la « boussole » du pays. La junte a cependant procédé à l’éviction de nombreux cadres des services de l’Etat.

 

Avec AFP