Alors que les États-Unis ont annoncé une pause dans l’envoi d’équipement, notamment de défense antiaérienne à Kiev, la nuit du 3 au 4 juillet a été éprouvante pour les Ukrainiens. La Russie a lancé 539 drones et missiles, y compris balistiques, un nouveau record. Au moins 23 blessés sont à déplorer. Moscou ne montre aucun signe d’apaisement envers l’Ukraine.

Il est difficile de croire que la Russie va changer son mode de fonctionnement dans un futur proche. Depuis plusieurs semaines, les raids aériens se sont multipliés et surtout leur intensité est décuplée. Dans la nuit du 3 au 4 juillet, des drones ont à nouveau déferlé par centaines sur Kiev, où les explosions ont retenti durant plusieurs heures, rapporte notre correspondante à Kiev, Emmanuelle Chaze. Ce fut donc une nuit d’angoisse pour des millions de personnes qui ont dû s’abriter dans des caves, des stations de métro, des sous-sols de bâtiments publics…

Le transport ferroviaire et routier est perturbé et l’air devenu irrespirable, en raison des incendies et de la fumée provoqués par ces frappes. Les régions de Dnipro (centre), Soumy (nord), Kharkiv (nord-est) et Tcherniguiv (nord) ont également été visées. « La nuit a été blanche et brutale. La capitale était la cible principale de cette attaque russe », a déploré le président Zelensky. Selon le porte-parole de l’armée ukrainienne, Iouri Ignat, il s’agissait du « plus grand nombre » de drones jamais utilisé en une seule attaque par la Russie depuis le début de son invasion en février 2022.

Zelensky doit s’entretenir avec Trump vendredi après-midi

L’inquiétude est d’autant plus grande que les Ukrainiens craignent une pénurie de missiles antiaériens qui avaient été promis par Washington, dont les systèmes Patriot, les plus efficaces pour intercepter les missiles notamment. C’est justement de ces missiles dont Volodymyr Zelensky voudrait parler lors de l’entretien téléphonique avec Donald Trump, prévu ce vendredi. L’Ukraine a déjà proposé plusieurs fois à Washington d’en acheter aux États-Unis, aidée en cela par ses alliés. Il se dit également que Berlin souhaite conclure un accord avec les États-Unis, afin de procurer urgemment ces systèmes Patriot. Des appels pour l’instant restés lettre morte à la Maison Blanche.

Le président ukrainien a aussi plaidé, jeudi 3 juillet, lors de l’entrée en fonction de la présidence danoise de l’UE, pour un « renforcement de notre coopération et de notre coordination au sein de l’Union européenne et de l’Otan », deux organisations que l’Ukraine ambitionne de rejoindre.

La Russie annonce un nouvel échange de prisonniers avec l’Ukraine

La Russie a annoncé par ailleurs ce vendredi avoir procédé à un nouvel échange de prisonniers de guerre avec l’Ukraine, dans le cadre d’un accord convenu avec Kiev le 2 juin au cours de négociations à Istanbul qui n’avaient toutefois pas abouti à des avancées dans le règlement du conflit. « Le 4 juillet, un nouveau groupe de soldats russes est revenu du territoire contrôlé par le régime de Kiev », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Début juin, Kiev et Moscou avaient convenu de libérer tous leurs prisonniers de guerre, jeunes ou blessés, et de rendre les dépouilles des combattants tués, seul résultat tangible de ces négociations menées à Istanbul. Moscou n’a cependant précisé combien de prisonniers avaient été libérés vendredi, comme lorsque de précédents échanges étaient intervenus ces dernières semaines. Kiev n’a pas donné de chiffres précis non plus sur les précédents échanges.

 

Avec RFI