Die Bundesregierung hat die deutschen Klimaziele deutlich verschärft.
Unternehmen aus energieintensiven Branchen fordern eine konkrete Strategie.
Les grands noms de l’industrie allemande ne mâchent pas leurs mots sur la réforme de la loi sur la protection du climat. Dans son jugement du 24 mars 2021, la cour constitutionnelle de Karlsruhe avait demandé à Berlin de revoir sa copie. Le gouvernement fédéral a présenté un nouveau texte le 12 mai dernier qui doit passer devant le Bundestag, la chambre basse du parlement au mois de juin. En 2045, soit cinq ans d’avance par rapport à la précédente loi adoptée fin 2019, l’Allemagne devra atteindre la neutralité climatique. Pour y parvenir, le pays devra réduire non pas 55 mais 65 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030.
Une stratégie concrète et des garanties financières
L’industrie est concernée au premier plan et s’inquiète pour son avenir. Hildegard Müller, présidente de la puissante fédération de l’industrie automobile (VDA) et ancienne collaboratrice de la chancelière Angela Merkel l’a dit sans détours dans l’édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung expliquant que ça n’aidera en rien le climat de la planète si l’industrie innovante en Allemagne est détruite et qu’ailleurs pour « le même résultat bien plus de CO2 sera émis ». Le gouvernement a revu à la hausse ses objectifs en matière de climat « sans avoir de plan sur la mise en oeuvre » a renchéri Martin Brudermüller, le président de BASF dans le quotidien économique Handelsblatt. Le directeur de la fédération de l’industrie des machines outils (VDMA), Thilo Brodtmann a mis, quant à lui, en garde contre une instrumentalisation électorale de ce sujet. Tous réclament une stratégie concrète et des garanties financières. Ils sont soutenus par la fondation 2 Grad qui rassemblent des entreprises qui s’engagent en faveur de la protection du climat. « Le rôle de la politique est de créer de la confiance et de la sécurité pour permettre aux industries d’investir dans des technologies neutres pour le climat », rappelle Sabine Nallinger, membre de la direction de la fondation 2 Grad.
„ Die Aufgabe der Politik ist es, Verlässlichkeit und Planungssicherheit für die Industrieunternehmen zu schaffen“
Certes, le gouvernement a prévu une série de mesures d’accompagnement pour soutenir les investissements qui seront indispensables pour adapter les processus de production. Sauf que jusqu’à présent, les entreprises n’en ont pas vu la couleur. Et les besoins de l’industrie sont immenses pour pouvoir opérer cette transformation. Parmi les principaux défis, l’accès aux énergies renouvelables à des prix concurrentiels et une hausse modérée du prix des certificats d’émission de CO2. Les prix de l’électricité en Allemagne comptent déjà parmi les plus élevés d’Europe. Quant aux coûts pour les certificats d’émissions de CO2, ils ne cessent de grimper. Dans le même temps, ces entreprises doivent continuer à pouvoir se positionner sur un marché mondial où leurs concurrents bénéficient souvent de conditions de production bien plus favorables.
Limitation de la vitesse sur les autoroutes
Dans le secteur des transports, où les émissions de CO2 doivent baisser de 42 % d’ici à 2030, l’idée très controversée en Allemagne de limitation de la vitesse sur les autoroutes à 130 km/h pourrait bien faire son chemin. Le parti SPD, membre de la coalition gouvernementale vient de remettre le sujet sur la table. Les Verts encore dans l’opposition y sont favorables et ont promis qu’ils le mettraient en oeuvre s’ils entrent au gouvernement après septembre. Ce sera au nouveau gouvernement qui se formera après les élections législatives de septembre prochain qu’incombera la lourde tâche de préciser les conditions de la transformation énergétique de la première économie de la zone euro.