Mohamed Lamine Sy Savané, Secrétaire Général du Ministère des Mines et de la Géologie : « J’invite nos collaborateurs à comprendre que nous avons la Guinée en commun »

Mohamed Lamine Sy Savané, Secrétaire Général du Ministère des Mines et de la Géologie : « J’invite nos collaborateurs à comprendre que nous avons la Guinée en commun »

Après plusieurs années passées à la tête du Centre de Promotion pour le développement minier (CPDM), Mohamed Lamine Sy Savané, à l’avènement du Gouvernement du CNRD, a été promu Secrétaire général du Ministère des Mines et de la Géologie, un département gérant le secteur considéré comme le levier du développement du pays.

Pour vous aider à mieux cerner les branches de ce département névralgique, nous sommes allés à la rencontre de ce cadre chevronné, rompu à la tache; et avec lui , nous avons épluché de nombreux sujets et thématiques concernant le fonctionnement d’une Administration forte, unie, organisée et équilibrée. A lire absolument

G.I : Nous venons d’assister à la cérémonie d’installation des promus des dernières nominations au niveau des directions et services techniques du ministère des Mines et de la Géologie. Quels sont les sentiments qui vous animent en ces instants précieux ?

S.G : Merci pour cette question. Je salue hautement ce Décret du président de la République, le Colonel Mamadi Doumbouya, président de la Transition, chef suprême des Armées. Ce décret a encore réconforté le ministère des Mines et de la Géologie parce qu’il a essentiellement visé des cadres techniciens aguerris qui, j’en suis sûr, permettront à notre Département de relever les nombreux défis. Et c’est une jeune équipe. J’invite simplement nos collaborateurs à comprendre que nous avons tous la Guinée en commun et que notre raison d’être ici c’est d’impacter positivement la vie du Guinéen lambda où qu’il soit.

G.I: Peut-on dire que finalement les critères de choix ont prévalu sur la base des compétences des cadres nommés ?

S.G: Exactement. Je ne le dirai pas assez. Mais les profils correspondent parfaitement aux attributions de postes.

G.I: Le décret était beaucoup attendu. Mais beaucoup disent que ça avait pris assez de retard. Quelles sont les raisons de ce retard dont on a tant parlé ? Est-ce qu’il fallait faire beaucoup de recherches pour ne pas faire un mauvais choix ?

S.G: Je ne saurais le dire, mais la conclusion est que ce décret est vivement salutaire.

G.I: Bien, aujourd’hui dans la salle on vous a vus motiver ces jeunes cadres, surtout, les appeler en tous les cas, à aller très vite et vite au boulot. Est-ce que finalement vous vous attendez à des résultats probants ?

S.G: Exactement. Quand on connaît l’importance des directions nationales, des directions générales, notamment le rôle queque jouent ces directions dans le cadre de suivi des relations communautaires et surtout dans le cadre de la gestion des problèmes, des remous sociaux et ce que cela impacte aujourd’hui à travers tout le pays, on n’est pas sans savoir la nécessité de doter ces directions des cadres compétents. Une telle décision ne pourrait être qu’un vas-t-en au combat pour permettre de corriger tous ces tares très rapidement et relancer les activités sur l’ensemble du territoire national.

G.I: A votre prise de fonction, le ministre avait déclaré que le chef de l’État compte sur lui, et que lui aussi son tour compte sur vous parce que vous êtes le premier responsable des services techniques. Qu’attendez-vous de ces cadres nouvellement nommées ?

S.G: Je voudrais simplement les inviter à se mettre au travail conformément à la feuille de route assignée à Monsieur le ministre des Mines et de la Géologie. Cette feuille de route venant de Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, est très claire. Elle prend en compte l’essentiel pour ne pas dire l’ensemble des préoccupations du peuple guinéen dans le secteur minier. Donc, ces cadres-là ont des missions régaliennes, chaque direction a ses propres missions ; il y a des directions de recettes, des directions du suivi et des directions de gouvernance. C’est dire que chacun, en ce qui le concerne, doit pouvoir jouer son rôle pour non seulement atteindre les objectifs assignés mais aussi permettre aux Guinéens d’oublier très rapidement le passé douloureux que nous avons connu dans certaines zones minières qui ont été émaillées lors des remous sociaux ayant débouché sur des actes de vandalisme, des destructions massives des biens publics et privés ainsi que des pertes en vies humaines par endroit.

En ce qui concerne surtout les zones d’exploitation artisanale d’or, nous devrons prendre les taureaux par les cornes pour permettre à nos populations de mieux comprendre la mission principale du secteur minier guinéen en vulgarisant tous les textes de loi, faire en sorte que nous qui sommes les commis de l’Etat puissions être là pour faire le suivi régulier de façon permanente, faire le contrôle à des périodes bien indiquées pour enfin procéder à même des audits pour voir qu’est ce qui a marché et qu’est-ce qui n’a pas marché et pourquoi ça ne marche pas.

Donc, le respect des obligations contractuelles du côté de l’État tout comme du côté des sociétés doivent être désormais une réalité sur le terrain parce que nous sommes là pour faire le suivi, le contrôle et des audits sur l’ensemble des activités qui vont désormais s’opérer dans le cadre du développement et de l’extraction des ressources minérales.

G.I : Il y a eu des nominations bien sûr mais on a constaté qu’au niveau du Centre de promotion et de développement minier
(CPDM) que vous dirigiez dans un passé récent, il n’y a que le directeur qui est nommé mais pas son adjoint ?

S.G: Je dirais que c’est loin d’être un oubli. Ces nominations continuent. Ce n’est pas toutes les directions et tous les services qui sont pour le moment pourvus, vous comprendrez qu’en plus du CPDM qui a d’autres structures internes qui existent. Ces structures-là servent d’appui, contrairement au CPDM qui est un service rattaché. Mais il y a des services déconcentrés, les inspections régionales et les directions préfectorales qui vont tous être meublés.

Ceux qui ne sont pas encore meublés, en feront l’objet tant à CONAKRY qu’ à l’intérieur du pays.

G.I: Un petit message avant de boucler cet entretien Monsieur le Secrétaire Général.

S.G: Mon message est celui de la cohésion sociale dans le travail d’équipe. J’aime souvent à le dire c’est d’ailleurs une religion pour moi, si je peux me le permettre ainsi, c’est dans la différence que se trouve le développement. En Guinée, que tout Guinéen, unanimement, comprenne qu’on ne peut pas développer ce pays tant qu’on est ancré dans le calcul régionaliste, ethnocentrique ou religieux.

G.I: Est-ce que Mamadi Doumbouya s’est démarqué de ses prédécesseurs ?

S.G: Il s’est nettement démarqué. Ce Colonel président est impartial, altruiste, je le dis très sincèrement, je salue ses œuvres parce qu’il est en train de montrer aux Guinéens que la meilleure façon d’administrer c’est de créer l’équilibre social, la meilleure façon d’administrer c’est de tenir compte des compétences. Tout ne peut pas être peigne-fin. Il peut y avoir quelques omissions mais ce qui est palpable, la grande majorité aujourd’hui dans cette administration est en train d’être une majorité conformiste, cohérente. C’est pourquoi, j’ai invité tous les administrateurs du secteur minier à être assidus, ponctuels et d’être transparents dans tout ce qu’ils font pour réussir leurs missions régaliennes.

G.I: Quels sont vos rapports avec le ministre Moussa Magassouba ?

S.G: Vous savez, le Guinéen est très fort en intox, vous même vous êtes en train de le constater, Mohamed Lamine Sy Savané que vous connaissez, n’est jamais en contradiction parce que c’est un Savané qui assume, vous me connaissez pour ça, ce n’est pas une fleur. Quand ça ne va pas, je le dis même à mes propres parents : je le dis à ma propre maman « ça ne va pas ou vous vous êtes trompée. Mon père, vous vous êtes trompé ». C’est ça l’être humain. Ce n’est pas dans une administration que je ne pourrai pas le dire à quelqu’un. Monsieur le ministre est mon chef hiérarchique, il est le premier responsable de ce département, je viens juste après lui, je suis chargé de lui rendre compte et prendre des instructions auprès de lui. Donc n’écoutez pas les gens qui racontent le mieux c’est de voir ce qui se fait et ce qu’on peut apporter pour le changement de la Guinée, je suis confortable avec la pratique et la théorie. Il n’y a aucun problème entre le ministre Magassouba et son secrétaire général que je suis.

G.I: Merci Monsieur le Secrétaire général !

S.G: C’est à moi de vous remercier.

Propos recueillis par Aboubacar Soumah et Makoura Camara