L’on se posait déjà la question de savoir pourquoi cette crise du CNP-Guinée ne fait que perdurée ? Mais aujourd’hui, le masque est totalement tombé avec des comportements et positions très partisans de certains cadres du Gouvernement notamment, l’immixtion inattendue du porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, Ministre de l’Enseignement technique, de la formation Professionnelle et de l’emploi. L’on est même en droit de se poser la question à quoi joue le ministre Damantang ?
Pour la petite histoire, le nommé Ansoumane Kaba dit Guiter, épaulé par son petit clan ont usé de toute leur force en désavouant la justice, des Fédérations Patronales ainsi que le Gouvernement guinéen pour organiser un Congrès les plus contestés dans l’histoire du CNP-Guinée, le 23 avril 2016 dans un réceptif hôtelier de la place. Après cette élection des plus illégales, les autorités judiciaires du pays, par la voix du Ministre Cheick Sacko, avait déclaré : «Le Congrès qui a fait élire Ansoumane Kaba Guiter est nul et non avenu», point final. Plus loin, le ministre est allé même au-delà pour demander l’organisation d’un autre congrès crédible et transparent par les fédérations Patronales membres du CNP-Guinée.
C’est dans cet esprit que la Commission Organisation des Congrès et validation des fédérations Patronales du CNP-Guinée a travaillé sur le projet de l’organisation d’un autre congrès crédible et responsable pour une parfaite sortie définitive de crise au sein de cette institution Patronale la plus ancienne en Guinée. C’est à cette occasion que la Commission a finalement reçue les candidatures de Sékou Cissé, de Mme Domani Doré, ancienne ministre, un certain Dabo et El Hadj Mohamed Habib Hann, l’actuel président du CNP-Guinnée, pour la tenue d’un autre Congrès tenu le 10 décembre 2016 à Conakry dans la Salle du 28 Septembre du Palais du peuple. C’est donc suite à ce Congrès du 10 décembre 2016 qu’El Hadj Mohamed Mohamed Habib Hann, Président de l’Association Professionnelle des Assureurs de Guinée a été finalement élu à l’unanimité par 29 Fédérations sur 39 Fédération Patronales membres du CNP-Guinée. Mais malheureusement, c’était sans compter avec des petits malins de mauvaise foi comme le ministre Albert Damantang, qui refusent que la lumière soit faite dans cette épineuse affaire malgré toute la clarté sur ce dossier incontesté du Patronat guinéen.
C’est dans ce conteste que le ministre Damantang s’arroge le droit d’adressé un courrier au partenaire de l’OIE (L’Organisation Internationale des Employeurs) en feignant d’occulté catégoriquement le Congrès du 10 décembre 2016 qui a élu l’actuel président et en ne faisant mention qu’au congrès annulé par la justice guinéenne, organisé par le clan Guiter. Et à dessein, parce qu’il savait pertinemment en tête que cette seule phrase mentionnée allait définitivement mettre un terme à toutes suspicions concernant cette affaire de leadership au sein du CNP-Guinée.
Par ce fait, le porte-parole du gouvernement ne s’est-il pas rendu coupable d’entretenir la confusion dans ce dossier ? Quoi qu’on dise, une telle attitude d’un haut fonctionnaire de l’état, n’écorcherait-il pas la bonne image des Fédérations Patronales de notre pays ? Mais quelle mouche a piqué le sieur Damantang ? Ou en d’autres termes, est-il en train d’exécuter les ordres d’une main noire qui veut que la crise perdure dans cette affaire de Leadership au Sein du Conseil National du Patronat Guinéen (CNP-Guinée) ?
De toute évidence, au regard de ce qui se passe actuellement au sein de cette organisation patronale, un doigt accusateur est porté sur la personne de Monsieur le ministre qui s’est volontairement rendu coupable de la confusion et du désordre. Et comme si cela ne suffisait pas, le deuxième acte la plus grave que Monsieur le Ministre de l’emploi a posé dans ce dossier CNP-Guinée et qui méritait qu’il soit expulsé de facto dans l’équipe gouvernementale si nous étions dans un pays où les droits sont strictement respectés, c’est le fait d’adresser personnellement un courrier au président Habib Hann, lui intiment l’ordre de ne plus s’exprimer au nom du président du patronat guinéen. Encore que le porte-parole du Gouvernement a d’abord préféré mettre la lettre dans les médias avant de la faire parvenir à son destinataire.
Quel paradoxe ? Par cette attitude du ministre, l’on n’est en droit de se poser la question de savoir, à quoi joue le sieur Damantang ? Et par ricochet, même s’il n’a pas voulu reconnaitre d’avoir fait cela, mais la vérité est tout autre. Pour quelle fin donc le courrier s’est-il retrouvé dans les médias avant qu’il ne parvient à son destinataire ? C’est toute la question. Un tel comportement d’un ministre de la république, n’est-il pas une honte pour le pays ?
Revenons à présent aux choses sérieuses. Si nous faisons la lecture de la Convention 87 de l’Organisation Internationale du Travail, ratifiée par la République de Guinée depuis 1959, en ses articles 3 et 4, elle condamne avec vigueur l’ingérence des gouvernements dans les affaires des Syndicats d’Employeurs et des Travailleurs. Alors, question : Mais pourquoi donc le ministre a mis tout ça de côté. Pour des raisons inavouées ? En tous les cas, on n’en sait rien pour le moment. Et c’est pourquoi d’ailleurs nous devons dire au Ministre Damantang, que ‘’quand le singe se cache dans un feuillage touffu, sa queue qui dépasse finira toujours par le faire repérer’’, fin de citation!
Alors, la balle est donc dans votre camp, excellence Monsieur le Ministre.
A bon entendeur, salut!
Sylla Ibrahima Kalil