L’homme que nous vous présentons ici a été, à notre tendre jeunesse, un élément d’inspiration pour nous au quartier Badara Bangoura de la commune de Kaloum. Intelligent et courtois, il a été toujours major de sa promotion.
Il est vrai que jusque dans la tombe, l’homme est au centre d’un conflit moral entre les forces du mal et celles du bien, d’où l’indispensable vigilance permanente que chacun de nous doit avoir sur soi-même pour ne pas être entrainé vers les forces du mal qui s’appellent en Guinée, méchanceté, perfidie, délation, opportunisme, et que sais-je encore. Et malheureusement en Guinée, chaque jour qui passe à notre insu, nous glissons dans le périmètre des forces du mal parce que la foi nous fuit, la morale nous échappe et la peur nous habite.
Mais quand votre père a été plus de 40 ans, Iman et votre mère une ménagère exemplaire ayant vécue de son petit commerce pour nous élever, vous grandirez certainement avec les valeurs nobles qui excluent le mensonge, le vol, l’hypocrisie, la méchanceté, la délation, le culte de l’argent, l’opportunisme et la bassesse.
Quand en plus, vous avez été moulé dans un creuset idéologique où la primauté a été accordée à l’intérêt général au détriment du moi, votre vie est balisée et votre moral encadré par les principes directeurs invariables qui président à tous vos réflexes et actes, n’est-ce pas le tracé divin du destin d’un homme hors du commun ?
Voilà pourquoi, le pouvoir et le matériel n’ont jamais eu raison des valeurs morales sacrées de l’ancien gouverneur de la vaste région de Mamou, et ancien ministre de l’Administration du territoire et des affaires politiques au moment de la transition, qu’il n’a jamais hypothéqué mais qu’il a monnayés contre les écoles, les pistes rurales, les postes de centre de santé que ce cadre patriote et intègre, spécialiste de la décentralisation a réalisés pour des citoyens anonymes afin qu’ils croient qu’ils sont des éléments constitutifs d’un ensemble qui s’appelle la République.
Quelqu’un n’a-t-il pas dit que : ‘’ seule une vie vécue pour les autres vaut la peine d’être vécue ?’’. De l’ancien commandant d’arrondissement aux différentes hautes fonctions qu’il a occupées, Abou Cheri Camara s’est toujours efforcé à partager avec son environnement humain les valeurs auxquelles il croit fermement à savoir :
– Avoir foi en Dieu
– Rejeter le culte de l’argent :
– Respecter la dignité de l’autre d’en face ;
– Ne pas se faire droguer par le pouvoir ;
– Ne pas s’élever en grimpant sur les cadavres d’autres cadres ;
– Avoir le sens du partage ;
– Ne jamais oublier ses repaires du passé ;
– Etre modeste, humble et simple ;
– Refuser la facilité en travaillant dur pour mériter ce que Dieu t’offre ;
– Ne jamais obtenir un poste au prise de l’opportunisme, la délétion, la bassesse et l’hypocrisie ;
– Se former pour pouvoir interpréter l’évolution historique de la société afin de ne pas être à la traine par médiocrité et incompétence.
Alors gouverneur de région, Abou Cheri nous confiait à Labé : « Je vous promets que mes principes directeurs moraux survivrons à toutes les conjonctures sociopolitiques dans notre pays ».
Mohamed Sylla